











Novembre 2009
Nous avons eu la chance d’être les premiers clients sur le Raja Ampat Dive Lodge (RADL) situé sur l’île de Mansuar en Papouasie Nouvelle Guinée.
Parfois quelques photos parlent plus que de longs bla-bla … voici quelques images de ce ressort qui était encore en construction quand nous l’avons découvert.
Pendant la préparation de notre voyage, nous avons souvent entendu : « je pars plonger chez Froggies, si vous allez en Indonésie, allez sur le parc de Bunaken, au nord de Manado, c’est superbe, vous allez vous éclater ….. »
Lorsque notre plan initial (rejoindre la Papouasie en bateau depuis Bali) tombe à l’eau, c’est tout naturellement que avons pris contact avec Froggies. Là, surprise, Christiane (la fondatrice des lieux) nous propose de nous « sponsoriser » afin que nous puissions rester 3 mois en Indonésie sans avoir de problème de visa, et c’est ainsi que nous avons organisé notre voyage, autour de Manado…
Entre temps, Christiane a vendu son club, nous n’avons jamais eu la fameuse lettre d’accréditation, cela n’a pas empêché de nous retrouver chez Froggies, le relais ayant été pris par Benny. Mais … nous avons déjà raconté tout ça !
La suite, c’est plusieurs séjours chez Froggies, où nous avons petit à petit pris nos habitudes :
le sourire d’Alphonse qui était toujours présent à l’arrivée au port ou à l’aéroport, les transferts en bateau entre Manado et l’île de Bunaken,
l’accueil chaleureux de l’équipe, le rythme des plongées, les billets envoyés depuis la terrasse de nos bungalows grâce à l’excellente connexion wifi, les moments de farniente à contempler la mer, les diverses petites attentions, les pirogues colorées, les discussions avec Benny sur l’avenir du club …. et bien évidemment, les plongées sur Bunaken, parfois sportives et pleines de (belles) surprises !!!
Place ici à quelques photos captées ici et là….
De retour à Paris, Froggies est entré dans la cuisine par le biais …. d’un tablier!
Nous avons consacré un article spécial sur les plongées à Bunaken ainsi qu’un autre sur un sujet sans doute polémique : la photo oui, mais à quel prix pour la faune….
En haut d’une petite rue du village de Padangbai (Sud-Est de Bali) , se niche le club de plongée Ikan Dive (prononcer hikane et non Aïe kan, Ikan signifiant « Poisson » en indonésien).
Gérée de main de maître par Claire et son mari indonésien Mahuwi, cette petite structure familiale s’agrandit au fil des mois : 25 personnes y travaillent du matin jusqu’au soir, 7 jours sur 7, le tout pour satisfaire et assurer désidératas et confort des plongeurs.
Le gommage-massage offert à l’arrivée après un bain détente dans le jacuzzi installé au sein même du club est l’un des nombreux signes de cette attention.
On ne peut pas découvrir Bali en 15 jours, et Claire, voyageuse plongeuse, fixée depuis 5 ans ici, le sait bien. Elle propose une formule safari qui permet de plonger sur les meilleurs spots et de toucher du doigt la diversité et l’immensité de la culture balinaise. Parmi divers programmes à la carte, c’est cette option que nous avions choisie et, pour résumer notre périple, une carte parle parfois mieux que des grands discours, tout le monde le sait !
1° – de Padangbai à Permuteran : traversée de Bali (temples, risières, lacs, …), puis 4 plongées sur Mejangan Islands, 2 sur Puri Jata (découverte de la macro)
2° – de Permuteran à Amed: temples, marché, palais d’eau puis 2 plongées sur Tulamben (tombants), 3 sur le Liberty (épave), 2 sur Seraya ( macro)
3° – retour à Padangbai : temples, jardin agricole, village traditionnel …. + 2 plongées sur Bloo Lagoon, 2 sur Manta Point,2 sur Cristal Bay, 2 sur les îles Gili.
4° – 2 jours à Ubud (shopping, cours de cuisine, forêt aux singes)
5°- Retour à Padandgbai où nous retrouvons avec plaisir les différents membres du clubs, la tranquilité de ce village, l’hôtel Puri Rai et ses sculptures géantes, et pour bercer notre sommeil … les coqs de combat!
Mais, de ceci nous en avons déjà parlé dans plusieurs billets et pour plus d’infos sur le club, consulter leur site .
La boucle est bouclée … Il est temps de faire nos adieux!
Nous avons quitté Froggies à 8 h ce matin, avons jeté un dernier coup d’œil aux embarcations colorées,
profité de la densité de la circulation de Manado
pour admirer les échafaudages en bambou
et les carrioles qui ne sont pas là pour les touristes
et enfin, avons essayé de dormir dans le vol qui nous a conduit de Manado à Singapour.
Nous voici dans la zone wifi de l’aéroport de Singapour où nous profitons des 6 heures d’escale pour envoyer ce petit billet et nous apprêtons à attaquer les 12 heures de vol dans le A 380 avant de retrouver Roissy… Au total, cela fera 35 h depuis que nous sommes partis de Bunaken !
L’aéroport de Singapour vaut à lui-même le détour : comme toutes ces plaques tournantes internationales, le mélange des genres est étonnant : hommes d’affaires bien mis avec attaché-case et cravate, voyageurs bronzés en tongue, short et chemisette, d’autres avec des chapkas, ce groupe d’écolières voilées, des refugiés encadrés par les membres de l’OMI (Office des Migrations Internationales) en costume traditionnel semblant venir tout droit de leur montagne. Il y a des photos que l’on évite de faire.
Loin des salles de transit habituelles, souvent sales et inconfortables, ici, on marche pieds nus sur la moquette après un massage de pieds, les enfants regardent des dessins animés allongés sur le sol ou dévalent des toboggans,
on s’extasie devant les orchidées et autres fleurs, on complète notre collection de plantes dans le jardin de cactus,
enrichissons notre album photos de petites bêtes dans la serre aux papillons et nous écroulons dans de grands fauteuils confortables.
Nous n’avons pas eu le courage de tester la salle de gym, les douches et autres installations prévues pour le confort des voyageurs. Les aéroports occidentaux devraient en prendre de la graine !
On espérait poster ce dernier billet en direct, mais il y a encore de nombreux détails techniques qui nous échappent. A quoi sert le wifi si on ne peut pas se connecter, hein ?
Alors, nous avons du attendre Paris pour mettre en ligne.
Une journée mémorable , marquée par plusieurs événements qui peuvent se résumer en un seul mot : zéro.
– 000.00.000 : franchissement de l’équateur tout d’abord en surface à la nage puis en-dessous en plongée : « Equator Cave », l’île de Kawe.
Là, nous sommes passés sans vergogne de l’hémisphère nord à l’hémisphère sud et du sud au nord, sans pour autant sentir les changements du sens de la force de Coriolis. En remontant sur le bateau, nous constatons que le bateau est coupé en deux, la cuisine est au sud, le reste du pont est au nord. Quel grand écart!
– 400 : la « Cave », nous ne l’avons pas trouvée et comme cette plongée était une « explo découverte », nous l’avons surnommée « La 400 ». Et oui, c’était la 400ème plongée d’Isabelle marquée par une remontée au parachute qui mériterait d’être citée au palmarès des exemples à ne pas suivre. Note : 0. (zéro pointé) !!!
600 : là non plus, ce n’était pas calculé, mais pour la deuxième de la journée, Marco franchit le cap de sa 600ème plongée.
Nous venions d’arriver à Wayag, un site pas nul du tout avec zéro voisin! Qu’en dites-vous?
Ceci pourrait être le titre d’un conte, mais non, cela s’est réellement passé. Voilà trois jours que nous plongeons sur les sites des Raja Ampat, et nous allons de surprise en surprise à chaque plongée: des poissons, des poissons, des poissons …. et des gros! (des articles à venir, c’est promis)
Ce matin, au programme « Manta Cleaning », ou plus précisément « station de nettoyage pour raies mantas », un de ces site où ces trop rares bêtes majestueuses viennent se débarrasser de leurs parasites : elles sont souvent là en groupe, à nous plongeurs de savoir se faire discrets si l’on veut les voir et assister à leur ballet.
Comme à Bali (voir « Banane sur le bateau et cerise sur le gateau »), la consigne est de ne pas bouger, de rester à l’abri derrière un petit récif, et d’attendre. La visibilité n’est pas très bonne, il y a du courant et nous voilà « scotchés » derrière notre petit rocher, chacun à son poste d’observation, appareils photos prêts à fonctionner.
L’attente ne fut vraiment pas très longue, à peine quelques minutes et en voilà une qui arrive, suivie par 2, 3, … 6 autres. D’environ 3 mètres d’envergure, certaines blanches tachetées, d’autres presque noires, elles nous offriront pendant 45 minutes un show de première classe :
vols planés, pas de 2, pirouettes, accélération, ralenti, gros plans, au-dessus de nous, un peu plus loin.
On baisse la tête, celle-ci va-t-elle « atterrir » sur nous ? mais non, avec élégance, elle repart dans les airs. Sidérant ! Elles passent et repassent, s’éloignent et puis s’en vont et puis reviennent comme lors d’un défilé bien réglé. Les vidéos tournent, les doigts s’engourdissent à force d’enclencher les appareils, de la buée commence à se former sur les hublots (GRRRR…), on en oublie presque que nous sommes accrochés « en drapeau » au rocher par un doigt ou un crochet. C’est magique.
Nos yeux suivent le mouvement des mantas et sont soudain accrochés par une paire de palmes roses fichées dans le sable. Palmes roses ? Aucun des membres de la palanquée ne porte des palmes roses. Pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence : il y avait bien d’autres plongeurs là, un peu plus loin qui profitaient de « nos » mantas. Combien sont-ils ? Vont-ils troubler le spectacle ? C’est alors qu’en y regardant de plus près nous reconnaissons Bertrand et Nicole du Tidak Apa Apa puis Loïc et Valérie.
Qui ? Mais si, vous savez, Loïc et Valérie que nous avions rencontrés sur un parking en Egypte, puis à Paris, on en a déjà parlé pleins de fois, enfin quoi, Valérie de Mantaleau, la copine qui fait de si belles photos de nudibranches (entre autres). Effusions, embrassades, rires …
C’est à peine croyable ! Nous voilà perdus au milieu de nulle part, aucune île à la surface, et voilà que nous nous retrouvons à 17 m 35 sur le même grain de sable. Ah, vous pensez au GPS ? En fait, il faut l’avouer: ce site est réputé, connu comme le loup blanc de tous les plongeurs du coin ….
Où quand une question de visa et la fiabilité d’une compagnie aérienne s’entremêlent !
Depuis mai, nous savions que nous aurions à sortir d’Indonésie pour faire renouveler nos visas, ceux que nous avions réussis à avoir n’étant valables que deux mois … pardon, 60 jours. Forts de cette information, nous avions trouvé un A.R pour Kuala-Lumpur au prix imbattable de moins de 40 euros par personne (pré-réservation de sièges et supplément de bagages inclus). Very cheap, comme on nous l’a dit plusieurs fois, sauf que moins de 48 h avant la date limite, nous apprenons que notre vol est tout simplement annulé. Rien à faire, sauf de râler intérieurement sur Air Asia, et de racheter à la volée un billet à la dernière minute sur une autre compagnie.
Zglups a fait la carte bleue à la vue des 800 dollars demandés, mais nous étions soulagés d’avoir en poche un billet digne de ce nom à moins de deux heures du départ.
Ce léger détail étant réglé, nous réglons toutes les formalités d’enregistrement et de taxes d’aéroport, soufflons un coup afin de dégazer tout le stress accumulé depuis le matin. Toutes les formalités ? et non, nous avions juste oublié que nous devions passer devant le service d’immigration pour faire valider officiellement notre sortie du territoire (c’était quand même le but de la manip !). Pas de problème, sauf pour qui a égaré « the immigration card » délivré à l’arrivée. Nous voici donc conduits au bureau de l’immigration où un homme fort plaisant nous annonce tout simplement que nous pourrions pas sortir du pays tant que … nous n’étions pas allé au poste de police, qui se trouvait en dehors de l’aéroport, où nous devions faire entendre notre cas, obtenir une lettre, revenir dans son bureau, lui donner la lettre, payer une amende ….. et là … Tout ceci dit lentement, avec un grand sourire, les yeux louchant vers les béquilles et l’horloge qui annonçait 13h10, le décollage étant prévu pour 13h50 !
Et nous voilà qui fonçons comme des malades en dehors de son bureau, 2 étages à descendre, trouvons la sortie de l’aéroport, mais où se trouve ce poste de police ? Personne ne peut nous renseigner, à pied, en taxi ? un orage du tonnerre éclate, transformant le sol en une véritable patinoire, dérapage incontrôlé, on se relève et, face à tant d’absurdités faisons ½ tour. Arrêt au guichet d’embarquement (prévenir tout de même qu’on a un problème) et là : « could you give me your passeport, please ? » Mon passeport, il est où mon passeport, c’est toi qui l’a ? On vide tous nos sacs pour se rendre à l’évidence que le passeport a du rester … dans le bureau du 2ème étage. Retour à la case départ, il est 13h35…. Le passeport est bien là en évidence sur le bureau, à portée du fonctionnaire qui nous regarde en souriant « Avez-vous la lettre ? ». On hallucine. 10’ longues minutes plus tard, quelques suées et 50 dollars en moins (pas de facture évidemment), nous sommes enfin dans l’avion, passeports tamponnés à la main.
Inutile de dire que c’est tout d’abord avec une certaine appréhension que nous avons repassé l’immigration le lendemain à notre retour de Kuala-Lumpur et surtout, avec une vraie satisfaction (et un réel soulagement) que nous avons retrouvé Alphonse qui nous attendait à l’arrivée à Manado. Kuala-Lumpur?
Nous y sommes restés à peine 12 h, y avons dégusté un plat de crevettes insipides avec une bière, le tout pour 20 euros, et passés une nuit dans un hôtel miteux au centre du quartier chinois d’où nous (entre)apercevions les fameuses Tour Petronas ainsi que d’étranges constructions.
Heureusement, nous avons quand même pu faire notre vol de retour sur Air-Asia après quelques petites explications avec eux pour le « désagrément » causé par l’annulation de notre vol.
Alors, que l’on ne nous demande pas « Au fait c’était bien Kuala-Lumpur ? ».
Un chauffeur de taxi à qui nous racontions nos mésaventures a eu le fin mot de l’histoire : « au moins, vous aurez quelque chose d’intéressant à raconter à vos amis, quand on fait un voyage où tous les plans prévus s’enchaînent ( A puis B puis C … ) ce n’est pas rigolo. Vous, vous avez fait B, D, C, A, voilà une vraie expérience de voyage !
La grande découverte de ce voyage est incontestablement ce que l’on nomme la « muck-dive » (littéralement « plongée fumier »). Plongées poubelles, plongées sur le sable, finalement la muck-dive désigne tous les sites où la macro est privilégiée. On nous avait prévenus, l’Indonésie est le royaume du petit, du petit hors du commun, là où abonde une variété d’espèces minuscules, toutes aussi étranges les unes que les autres.
Royaume du petit, mais également du mimétisme, car, se fondre dans l’environnement semble être une règle de survie. Pour exemple, ces gosth-pipe fish (poissons fantôme) qui prennent la couleur de la crinoïde dans laquelle ils se nichent, les hippocampes pygmées, difficiles à trouver tant ils se confondent avec le « grain » de leur gorgone,
ces poissons feuilles qui imitent à la perfection la couleur, la forme et le mouvement d’une feuille qui serait bercée dans la houle.
Il y a le crabe décorateur qui, caché sous une anémone semble avoir revêtu une tenue de carnaval ou encore cet autre qui a élu domicile sous une éponge
il y a le poisson grenouille dont il est difficile de cerner la bouche et les yeux et qui semble ramper plutôt que nager …
Parfois, seule une petite vibration dans l’eau permet de déceler la présence d’une vie et partout, ce sont des créatures étranges que l’on a souvent du mal à discerner ….
Poisson-démon, poisson-ange, lièvre de mer, poisson-vache, fantômes, dragonnet, poissons-rasoirs, poisson-grenouille (ou poisson-crapaud), poisson-feuille, apogons, mandarins, scorpions chevelus, feuille-scorpion, poisson-chat, poisson crocodile, …. autant de dénominations imagées pour ces petites créatures qui semblent venir d’autres sphères, d’autres temps. De jour comme de nuit, chaque grain de sable, algue ou rocaille peut révéler des formes et des couleurs étonnantes et nous n’en avons sans doute perçu qu’une toute petite portion: il faudra revenir, et pour plus de temps, prendre et reprendre des photos …. on s’en lasse pas!
Ces plongées macro, nous y avions goûté à Bali, nous les avons dévorées à pleines dents dans le Nord Sulawesi, principalement dans le détroit de Lembeh, réputé pour ses muck-dives: nous ne plongeons plus pareil, la découverte de cette faune imperceptible oblige à regarder différemment l’environnement. Tant mieux!
Et au-dessus? Pas mal non?