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Lembeh : Black Sand (janvier 2011)

Sites de plongée Lembeh (Nord Sulawesi)

Black sand *, nom d’une plongée dans le détroit de Lembeh qui résume à lui seul la caractéristique principale de la plupart des sites de Lembeh, à savoir le sable noir. On pourrait y ajouter : visibilité souvent inférieure à 10 m, plongées peu profonde, détritus en tout genre et …. une surprise par minute (voir « la moisson de Lembeh »).

Le refuge de la blennie (Détroit de Lembeh)
Le refuge de la blennie (Détroit de Lembeh)

Le temps d’arriver à un mètre du fond, invariablement la même question revient : « mais, qu’est ce qu’on fait là ? ». Masque contre le sable (enfin presque), palmes en l’air et palmage en « grenouille » afin d’éviter de soulever cette poussière fine qui réduirait la visibilité à 0, lampe allumée, on regarde, on ne voit rien, à part quelques algues qui donnent une tache de couleur dans cet univers sombre, une anémone perdue au milieu de nulle part, une vieille chaussure et quelques déchets tombés d’un bateau …

Rascasse ennemie (Rojos - Détroit de Lembeh)

Puis, nos yeux s’habituent, nous réalisons que derrière la basket se cache une « rascasse ennemie » (tellement peu appétissantes que je les ai surnommées « hugly »), nous distinguons un poisson fantôme, apercevons un gobie qui à l’aide d’une crevette creuse inlassablement un trou (la crevette faisant office de « déblayeuse »)…

Couple gobie crevette (Détroit de Lembeh)

Les couleurs vives d’une crevette mantis pointant ses antennes attire notre regard : avec ses yeux toujours en mouvement, elle semble nous défier … Elle sort de son trou, va derrière un morceau de bambou, pointe à nouveau ses antennes … Jeu de cache cache, « je sais que tu m’as vue, mais là, je me cache … ah! tu es encore là ».

Crevette Mantis - squille multicolore (Détroit de Lembeh)

Quelques photos, presque faciles… On lève la tête et dans notre champ de vision apparait un poisson flûte confortablement installé sur une raie pastenague… et puis, plus rien ….

Notre guide s’est éloigné, on ne le voit plus …. mais on l’entend … un halo de lumière transperce l’eau. Il vient de dénicher un poulpe qui a choisi comme habitat … une bouteille sans doute tombée d’un des nombreux bateaux qui sillonnent le détroit …

Poulpe Coco (Rojos - Détroit de Lembeh)
Poulpe coco (Détroit de Lembeh)

Demain, ce poulpe-coco (tel est son nom), ira trouver refuge dans une noix de coco ou dans tout autre receptacle dans lequel il pourra se cacher. Quelques mètres plus loin voici un hippocampe orange se laisse bercer par le va-et-vient du courant, un dragonnet se détache du fond gris grâce à ses écailles bleues, une flabelline rose fushia se balance tranquillement sur une algue. Cela n’arrête pas. Les flash crépitent… de vraies stars!

Hipppocampe - Thorny Sea Horse (Rojos - Détroit de Lembeh)
Dragonnet - (Rojos - Détroit de Lembeh)

Attention aux batteries qui se vident, à la buée qui commence à se former. Gardons un peu d’énergie pour ce magnifique poisson-lime que nous n’avions jamais vu.

Poisson Lime chevelu (Détroit de Lembeh)

Le temps d’amorcer la remontée, deux poissons crapaud plantés sur leurs nageoires semblent nous attendre.

Poisson crapaud (Rojos - Détroit de Lembeh)
Poisson crapaud (Rojos - Détroit de Lembeh)

85′ … on remonte. Dans deux heures, on recommencera, 300 m plus loin, encore du sable gris noir où d’autres surprises nous attendent.

* Très étonnement, cette plongée se nomme aussi « Rojos » ce qui, vérification faite, veut dire « Rouge » en espagnol.

Accès à l’album photo « Lembeh »

La moisson de Lembeh

Les deux jours passés sur le détroit de Lembeh lors de notre croisière sur le Paisubatu en 2009, nous avait laissés sur notre faim : il fallait y revenir …

Le détroit de Lembeh (Nord-Est Sulawesi)

C’est donc au Lembeh Divers Lodge que nous avons terminé ce périple de deux mois.
 Rob, le propriétaire de ce resort situé à la pointe du détroit, et fan de la plongée « muck-dive », propose à ses clients un forfait incluant un bungalow, un bateau avec guide privé, plongée illimitée … Un luxe!

Détroit de Lembeh (photo Lembeh Divers Lodge)

Ce concept de forfait permet presque des plongées « à la carte »… « Heu, voyons, … j’aimerai bien voir un frog-fish (poisson grenouille), le « long-arm ocotups » ainsi qu’une seiche flamboyante, le ponthohi et encore … et encore …. » . Insatiables ! Les guides connaissent mieux que personne les fonds de ce détroit (voir Black Sand) et leur aide est précieuse pour dénicher une multitude d’espèces rares, de petites tailles qui jouent avec de leur mimétisme pour se fondre dans l’environnement.

Pendant 10 jours, à raison de 4 plongées jour souvent supérieures à 90’, nous avons pu voir plus d’espèces que nous l’aurions imaginé. Nous sommes loin bien sûr, d’avoir tout vu, mais voici la liste non-exhaustive de la moisson que nous avons récoltée :

  • Crevettes (empereur, thor, taureau, boxer, tigre, ir, thor, crevette péricliménès toasensis, péricliménes magnifique, crevette de corail fouet, crevette de crinoïde …)
  • Squilles multicolores
  • Crabes (porcelaine, dormeur, décorateur, d’alcionnaires, orang-outang, nageurs aux pinces noires charybdis sp. …)
  • Bernard l’hermite, bernard l’hermite aux yeux verts, aux yuex tricolores …
  • Araignées (épineuse, de corail fouet,
  • Galathées diverses
  • Nudibranches (Chromodoris … Nembrotha, Nothodoris, Hypselodoris bullochi, Halgerda, Ceratosola, Glossodoris, Risbecia, Phyllidia, Phyllidiosa etc …. )
  • Flabellines (exoptata, trinchesia sibogae etc ….)
  • Vers plats (pseudoceros, polycad …)
  • Spirographes
  • Poulpe (wonderfull octopus , coconut octopus, longarm octopus, bluering octopus, mimic octopus, hairy octopus
  • Seiche, seiche flamboyante
  • Oursins (crayon, de feu, rouge, faux diadème, diadème palmier, mitre …)
  • Clams électrique, Coquillages, Cories
  • Apogons,
  • Grace Kelly,
  • Couteaux, rasoirs
  • Poissons lime, poisson lime chevelu,
  • Platax (juvénile ombré, zébra …)
  • Poisson clowns (Clark, Andaman, à joue épineuse, trois bandes, à selle blanche, à collier,
  • Poissons scorpions (feuille, hairy scorpion fish, scorpion de Ambon, diable …)
  • Rascasse naine, rascasse zébra, rascasse miles, ennemie
  • Dragonnets
  • Poissons fantômes arlequin, Poisson cacatoès, wasp
  • Hipppocampe (Thorny Sea Horse, pygmée bargibenti, pygmée pontohi)
  • Serpentines, serpent annelé, serpent de mer
  • Murènes (œil blanc, noire et jaune, tachetée, java, étoilée, lisere jaune)
  • Gobies, Blennies
  • Murènes ruban
  • Raies pastenagues
  • Poissons flûtes, trompettes
  • Poissons mandarins
  • Poissons grenouilles (painted frogfish, verruqueux, chevelu, géant …)
  • poisson coffre, tétrodon (à taches blanches, étoilé), porc-épic, poisson vache
  • ………
  • sans compter diverses anémones, sortes de coraux mous et dur, hydraires, ascidies …

Nous avons pris environ 3300 photos en 10 jours, nous en avons extrait un album des plus représentatives.
A quand l’album bio ?

A suivre ….

Banda : pas d’épices mais des mandarins !

07/12/2010 –

Après Lucipara et Gunung Api, nous continuons notre périple vers Sorong via le port de Banda Neira, Koon et Missol, autant de  noms qui nous ont fait rêver pendant  plus d’un an, chacuns étant chargés d’histoires racontées par les uns ou les autres … 

Banda Neira, à l'est des Molluques

 Situé au Sud-Est des Moluques, l’archipel de Banda doit à son sol volcanique, la production du muscadier, une plante indigène dont le commerce suscita la convoitise des portugais, des anglais puis des hollandais durant les 16ème et 17ème siècles. La culture des épices (poivres divers, clou de girofle, cannelle ….)  fit la réputation de l’archipel dont l’île principale, Banda Neira, garde encore des traces de ces différentes occupations coloniales. 

Maisons coloniales - Banda Neira

Depuis qu’on nous avait parlé des épices de Banda, je rêvais de me promener sous ces arbres, de respirer ces essences odorantes, de goûter aux fruits et aux graines avant séchage et traitement. Ce rêve reste intact, car « l’île aux épices » se trouve à plusieurs heures de bateau du port de Banda où nous avons dû nous arrêter pour approvisionner le bateau en fuel.

Le "Temukira" à quai (Banda Neira)

Pas d’épices ? Tant pis ! Nous plongerons sous le bateau, où nous avons la surprise de voir des  poissons mandarins[1]

Le Temukira vu du dessous!

Des mandarins en plein jour ? Pas possible ! Ces poissons incroyables aux lignes sinueuses orange sur fond bleu et aux curieux dessins colorés de bleu, orange, vert, pourpre, jaune  …  sont très craintifs et ne sortent qu’à la tombée de la nuit pour accomplir une magnifique danse d’accouplement où le mâle et la femelle tournent l’un autour de l’autre.     

Les couleurs du poisson mandarin
Couple de poissons mandarin - Port de Banda

 Habituellement, ils se cachent dans les vieux récifs coralliens composés de squelettes de coraux morts, mais ici, à Banda, on les trouve aux abords de masses rocheuses où ils offrent aux plongeurs  un spectacle quasi permanent. Faciles à apercevoir, mais pas faciles à photographier. Ces petites merveilles sont en perpétuel mouvement !  

Le poisson mandarin? On ne s'en lasse pas !

 Bien que nous soyons dans un port, l’eau est incroyablement claire (pour preuve la couleur de ces ascidies) loin de la saleté vue lors de certaines « muck-dives » – ou plongées poubelles –  comme  dans le port d’Ambon par exemple! 

Ascidies (port de Banda Neira)

Juvénil de poisson labre (Port de Banda)

Murène (Port de Banda)
Nudibranche (Jorunna funebris) - Port de Banda

Bien sur, nous avons mis les pieds sur la terre ferme : visite du Fort Belgica – vestige de l’occupation Hollandaise au 17ème,  balade entre les anciennes bâtisses coloniales qui dénotent dans le paysage.  Quel contraste avec les ruelles où pullulent de minuscules échoppes dans lesquelles on trouve tout et n’importe quoi. C’est là que nous avons tout de même trouvé les fameuses épices ainsi que des préparations sucrées à base de macis séché (écorce de la muscade), petits sachets que nous avons minutieusement trimballé jusqu’à notre retour à Paris, soit 1 mois plus tard ! 

Ballade dans les rues de Banda
Ruelle - Port de Banda

Après le coucher du soleil, le bruit des pompes à diesel et des moteurs font place au silence, la mer devient lisse, les pêcheurs rentrent tranquillement. Tout s’apaise…

Bateaux de pêcheurs - Banda

Quel calme ! Demain nous reprendrons la mer et nous ferons nos dernières plongées dans la mer des Banda, avec sa flore quasi intacte et grandiose, son bleu profond, ses tombants colorés … 

Gorgones dans le bleu de la mer de Banda
Chrinoïdes - Banda Sea
Platax - Banda Sea

Y’a pas à dire, la réputation de la région n’est pas surfaite ! La variété et  l’intensité des couleurs font partie des Banda, à l’image de ce gamin rencontré au détour d’une rue … 

Rencontre "colorée" dans les rues de Banda


 [1] – Le poisson mandarin, nommé Synchiropus splendidus appartient à la famille des dragonnets. 

21/12/10 au 2/01/11 – Aux Raja Ampat sur le Paisubatu

Sur le Paisubatu (Arborek Village – Raja Ampat)

 

 

 

12 – Bain aux Raja Ampat (2)

 

Paysage sous-marin (The Window – Missol Boo – Raja Ampat)

 

Blennie (Sardine Reef – Raja Ampat)

 

Archipel des Wayag (Raja Ampat)

 

Chromodoris Coi (Kaleidoscope – Pelee Island – Raja Ampat)

 

Hippocampe pygmée Denise (Blue Magic – Mioskon – Raja Ampat)

 

Poisson fantôme robuste (Jetty – Mansuar Island – Raja Ampat)

 

Mérou rouge – Fusilliers à ligne olive (Boo Missol – Raja Ampat)

 

Poisson Epervier (Aljui Satu – Raja Ampat)

 

Poissons couteau rigides (Waeggo Island – Raja Ampat)

 

 

En attendant les Mantas, Rocco vérifie ses flashs (Raja Ampat)

 

Crevettes arlequin (Raja Ampat – Indonésie)

 

Crevettes arlequin (Raja Ampat – Indonésie)

 

14 12 10 – Plongée dans un banc de carrangues- (Cape Kri – Raja Ampat – Indonésie)

 

 

15 12 10 – Raie Manta (Manta Ridge – Raja Ampat, Indonésie)

 

Raie Manta (Manta Bridge – Raja Ampat – Papouasie -Indonésie)
Banc de carangues (Cape Kri – Raja Ampat – Papouasie, Indonésie)
13 12 – Platax (Raja Ampat – Indonésie)
Seiche « Bobtail » – Fam Bay (Raja Ampat)

Des pygmées chez les Papous !

Hippocampe pygmée "Bargibenti" (Raja Ampat -Indonésie)

Aux Rajat-Ampat (partie indonésienne de la Papouasie occidentale), les hippocampes pygmées ravissent la curiosité des plongeurs et sont de fait, la proie des photographes amateurs ou professionnels.

A l'extrême Est de l'Indonésie, les îles Raja-Ampat

Leur dénomination vient de leur extrême petite taille et, pour qui n’a pas un regard exercé, il est quasi impossible d’en dénicher un.
Heureusement, les guides ont des yeux de lynx et, il n’est pas rare de les voir foncer sur une gorgone, de faire signe et de désigner un point dans la dite gorgone : là se niche un hippocampe qui, fort de son petit centimètre et jouant de son mimétisme avec son habitat, prend semble-t-il un malin plaisir à se cacher, se tortillonner, passer de l’autre côté, sauter quelques centimètres plus loin … le tout au grand dam de notre ordinateur de plongée qui augmente sans vergogne les temps de palier. 

Hippocampe Pygmée Bargibenti dans sa gorgonne (Raja-Ampat - Indonésie)

Combien de photos prises à l’aveuglette ? Parfois, nous avons passé presque autant de temps à les retrouver sur le cliché que lorsque nous étions sous l’eau. C’est peu dire ! Alors, le jour où nous en trouverons un par nous-mêmes, on sera plus que fiers …. 

Dans cette région de l’Ouest de la Papouasie, nous avons repéré trois sortes d’hippocampes  pygmées qui diffèrent suivant le type de gorgone dans laquelle ils se nichent : 
le pygmée Bargibenti , rose le plus souvent, mais parfois orange, il se caractérise par ses « pustules » qui imitent à la perfection la forme et la couleur des polypes de la gorgone. 

Pygmée bargibenti (Raja-Ampat - Indonésie)
Tortillonné, l'hippocampe pygmée se fond dans son habitat (Raja-Ampat - Indonésie)
Caractérisé par ses "pustules", l'hippocampe pygmée Bargibenti prend la couleur de son habitat (Raja-Ampat - Indonésie)
Hippocampe pygmée Bargibenti (Raja-Ampat - Indonésie)

l’hippocampe pygmée Denise semble dénudé par rapport à son cousin Bargibenti ! 

Hippocampe Pygmée Denise dans sa gorgonne (Raja Ampat - Indonésie)
Craintif, l'hippocampe pygmée se cache dès qu'on l'approche (Pygmée Denise - Raja-Ampat)

« Le pygmée sp. »  une espèce endémique du Sud des Raja Ampat  que l’on trouve dans une gorgone rouge orangée 

Hippocampe Pygmée sp., endémique au Sud des Raja-Ampat (Indonésie)

Plus tard, dans le détroit de Lembeh (Nord Sulawesi), nous avons eu la chance de voir un hippocampe pygmée, le « Pontohi », nom du guide qui l’a découvert à Bunaken il y a quelques années seulement : comme ses congénères, il est craintif, se cache, tourne la tête, change de sens dès que l’on s’approche … 

Hippocampe Pygmée Pontohi (Détroit de Lembeh - Nord Sulawesi)

Voilà, des descriptifs pas très scientifiques, des identifications  peut-être erronées, … mais tout va vite dans ce domaine: de nouvelles espèces seront sans doute découvertes d’ici peu, de nouveaux livres sortent régulièrement. Quoiqu’il en soit, nous restons toujours à l’affut de précisions qui permettraient d’affiner les informations ….

Gunung Api et Lucipara, 2 îlots dans la mer de Banda

Le Temukira, voilier-plongée (Grand Komodo)

3 Decembre 2010 – Nous voilà partis pour 15 jours à bord du Temukira, direction Sorong.

de Alor à Sorong, en passant par la mer des Banda

Avant de rejoindre les îles des Raja-Ampat que nous avons abordées par le Sud, nous avons navigués dans la mer de Banda pendant 4 jours où nous avons plongé sur de minuscules îlots perdus en pleine mer. Plonger dans de tels endroits donne la sensation d’être des explorateurs ! Que va-t-on découvrir, comment seront les fonds, les coraux, quelle faune va-t-on rencontrer, comment sera la visibilité? Cette question on se la pose à chaque plongée, mais le fait est que ces petits cailloux sont des sites très peu fréquentés et qu’on peut ainsi espérer de trouver des coraux intacts, de l’abondante faune accrochée et de nombreux poissons….

Gunung Api Island
La première plongée sur Gunung Api a été tout simplement hallucinante ! Dans une eau limpide, sur un fond assez rocailleux et quasi désertique, évoluaient des dizaines et des dizaines de serpents. Dommage, les photos que nous avons prises au fish-eyes (une erreur dans le montage ce qui donne cet aspect « hublot ») ne rendent pas compte de cette abondance …

Serpent de mer (Gunung Api Islands - Banda Sea)

Certes notre guide avait parlé de serpents pendant le briefing, certes des serpents en plongée on en avait déjà vu, mais un de temps en temps qui se mouvait entre les coraux à la recherche de quoi se nourrir, apparitions furtives et rarement captées par l’appareil. Mais là, quelle quantité !

Serpent de mer (Gunung Api - Banda Islands)

Fluides, curieux, ils passent entre nous, zigzaguent, se tordent, nous frôlent et repartent en pleine eau en changeant parfois de couleur. Tels des rubans de gymnastique artistique qui se déroulent et forment des figures, ils exécutent une sorte de danse, s’entremêlent, s’accouplent en pleine eau sous nos yeux sans se soucier de notre présence inopportune. Nous sommes bouche bée devant un tel spectacle et le resteront encore lors de la deuxième plongée.

Sea Snake (Gunung Api - Banda Sea)

Laissant les serpents, nous descendons dans les 40 m, les paysages changent : sur un tombant dont nous ne mesurons pas le fond, nous voyons se dresser d’immenses éponges barriques, tordues, tarabiscotées, certaines faisant plus de 3 m de diamètre…. On aurait envie de s’y plonger.

Eponges barriques (Gunung Api - Banda Sea)

Un requin passe au loin, quelques thons sont là, les carangues sont énormes. Nous remontons tranquillement et retrouvons les serpents qui continuent leur ballet en plein eau. Surprenant !

Lucipara Island

Pas farouche cet oiseau! (Lucipara - Banda Sea)

14 h séparent Gunung Api de Lucipara. Nous avons progressé vers l’est et avancé nos montres d’une heure. Les deux îles qui émergent sont accueillantes : plage de sable blanc, palmiers …. On dirait les Maldives ! Avant même de nous mettre à l’eau, nous avons eu la surprise d’être accueillis par des colonies d’oiseaux, de frégates et de goélands, qui ont tourné autour du bateau. Peu farouches, ils sont restés sur le bateau et nous ont accompagnés jusqu’à notre point d’ancrage.

Les oiseaux de Lucipara Islands (Banda Sea)

Plus encore qu’à Gunung Api, les éponges barriques sont ici gigantesques et nous pensons à Kaka-Bia, un îlot dans la mer de Florès où nous avions plongé en 2009.

Gorgones (mer de Banda)
Faune accrochée (Banda Sea)

La faune accrochée est splendide, les coraux mous intacts, et les gorgones de toutes couleurs sont immenses.

Gorgone dans le bleu de la mer de Banda

On joue à cache-cache derrières ces éventails marins, et, la lumière et les sujets s’y prêtant, on essaye d’appliquer les conseils prodigués par Claude durant notre stage photo : prise de la lumière dans le bleu, réglage du flash sur le premier plan, jouer sur la profondeur de champ … 

Eponges barriques (Banda Sea)

Mais, le courant n’a pas dit son dernier mot, il nous déstabilise et nous entraîne un peu plus loin … La visibilité est excellente, on est attiré par ce bleu profond, mais nous n’irons pas au-delà de 45m.

Tortue (Lucipara Islands - Banda Sea)

Ce jour là, nous avons croisé 2 tortues dont une minuscule qui dormait dans un recoin, des gros thons, nous avons joué dans un banc de carangues géantes, n’avons pas vu le requin marteau qui fit une brève apparition devant d’autres plongeurs, aperçu un poulpe qui s’est faufilé rapidement dans un trou dès que nous sommes arrivés, avons snobé un napoléon qui se profilait au loin. Banal quoi!

Banc de carrangues (Lucipara - Banda Sea)

Alors …. Alor?

Eco Resort de Alor Divers, un calme absolu

Aller à Alor, nous en avions rêvé, même si c’est loin

Alor, à l’extrême Est de l’archipel de Flores (Indonésie)

Les 15 jours que nous avons passés à l’Eco Resort de plongée Alor Divers sur l’île de Pentar (Archipel d’Alor) ont été au-delà de tout ce que nous avions imaginé : 7 bungalows cosys enfouis dans les arbres, distants de quelques mètres d’une grande  plage de sable blanc, des spots de plongée qui vont se révéler surprenants, variés, colorés …. et surtout pas un bruit !   Quel luxe !

Vue sur les bungalows de Alor Divers (Indonésie)

Le Kura-Kura, notre bungalow - Alor Divers (Indonésie)

Une pirogue à balancier permet de rejoindre le bateau à moteur ancré à une centaine de mètres du bord et, pour accentuer cette sensation d’être au « bout du monde », loin de toute civilisation, pas de journaux, pas d’infos, pas de cancans, pas de nouvelles, un réseau téléphonique succinct, une connexion internet pour l’instant très aléatoire … Avouons-le, cela ne nous a pas manqué ! Certes, nous comptions sur internet pour finaliser les derniers détails de la suite de notre voyage et faire des transactions bancaires (sans compter la banque qui ne comprend pas que nous ayons quelques difficultés à envoyer un fax ou autre document), notre famille qui attend des nouvelles, des photos, le blog qui reste en rade, la newsletter qui ne partira pas…. Pas de connexion? Tant pis, on s’en passera et, que les plus férus de nouvelles technologies soient rassurés, Pantar devrait être relié à la toile d’ici quelques mois.

Pantar, une île au bout du monde (Alor Islands - Indonésie)

Alors, nos préoccupations se sont cantonnées à se renseigner sur l’heure des marées, le sens et la force du courant, l’heure et le lieu de la prochaine plongée …. Irons-nous plonger sur le sable à la recherche de créatures étranges comme le poisson scorpion rhinopias, le poisson fantôme, le poisson crapaud, les hippocampes, les crevettes et crabes de toutes sortes …. ou, va-t-on se laisser dériver sur des tombants couverts de gigantesques éponges barriques, d’anémones, de crinoïdes, de gorgones multicolores, de corail fouet, de coraux mous ou durs où l’on trouve une faune aussi diverse que variée …. Grave question métaphysique !

Poisson scorpion Rhinopias (Alor Islands)
Crevette péricliménès (Alor Islands - Indonésie)
Crabe zébra (Alor Islands - Indonésie)

Poisson faucon (Alor Islands - Indonésie)
Crabe orang-outang (Alor Islands - Indonésie)
Poisson fantome arlequin (Gost pipe fish - Alor Islands)
Chrinoïde - House Reef de Pantar (Alor Divers - Indonésie)
Chrinoïde (House Reef Pantar - Alor Islands)
Anémones colonisatrices sur corail noir (Alor Islands)
Anémones (Alor Islands - Indonésie)
Ver tubicole (Alor Islands - Indonésie)

Pseudocerus bifurcus (ver flat – Alor Islands)

Nudibranche Nembrotha rutilans et flabelilna exoptata (Alor Islands)

Nudibranche Glossodoris sp.14 (Alor Islands – Indonésie)

Car, avec une vingtaine de spots situés dans le détroit de Alor accessibles en moins d’1/2 h, le house-reef que l’on peut explorer à volonté,  il y a l’embarras du choix. Gilles, qui connait tous ces endroits comme sa poche, s’est fait un malin plaisir de nous les faire découvrir. Il n’y a qu’à se laisser porter.

Sites de plongée à Alor Islands (Alor Divers)

C’est sans doute là que nous avons vu les tombants les plus colorés et les plongées sur le sable black, gris voire rose, nous ont réservés de belles surprises: pour exemple, le jour où, pendant que l’un de nous photographiait un joli crabe de corail (moins d’un cm), il se déroulait une bagarre étonnante entre deux gost pipe fish alors qu’un troupeau de mobulas (petites raies mantas) tournait au-dessus de nos têtes …

Lutte entre 2 poissons fantômes (Alor Islands – Indonésie)

Hippocampe Juvénil (Alor Divers - Indonésie)
crabe d'alcionnaire (Alor Island)
Juvénil de Poisson Globe (Alor Islands)

Ne parlons pas du jour où  nous contemplions des « sea-apple » (un animal de la famille des oursins qui nous était totalement inconnu), un violent courant s’est levé nous obligeant à nous accrocher pendant 10 minutes au corail avant de pouvoir regagner la surface. Waooh ….

Sea apple (Alor Islands - Indonésie)

Pendant 15 jours nous avons plongé et replongé depuis le bateau, depuis la plage, le matin très tôt, au coucher du soleil ou de nuit, nous avons profité de ce silence et de cet environnement simple et sauvage,  nous avons savouré la cuisine de Lenya mitonnée subtilement avec légumes, poissons, herbes et épices fournis par le village (dont l’étonnante mangue-coco un fruit endémique de la région), nous nous sommes baignés et avons barboté en compagnie du rire des filles de Gilles et Lenya.

Départ pour l'école … cool, non?

Le Temukira, un des bateau de la flotte de Grand Komodo (Indonésie)

Et puis, au matin du 15ème jour, un bateau pointe son nez dans la baie, nous mettons toutes nos affaires de plongées dans une caisse et, c’est en maillot de bain que nous montons dans la pirogue qui nous conduira directement sur le Temukira avec qui nous effectuerons la traversée de la mer de Banda et rejoindre 15 jours plus tard Sorong (Papouasie Nouvelle-Guinée) ….

En route pour de nouvelles aventures! (Alor-Sorong ... Indonésie)

Du 16 au 19/11/10 : Paris – Alor en 91 h Chrono

De lundi 7 heures du matin à mardi 12h30 : Paris – Bali via Singapour

De lundi 7 heures du matin à mardi 12h30 : Paris  Bali via Singapour
Voyage sans histoire, rythmé par les impeccables services proposés dans le A 380 de Singapore Airlines (silencieux et confortable). Stop à l’aéroport de Singapour, le temps d’apercevoir les orchidées, retrouver l’atmosphère feutrée de cet aéroport impressionnant par sa taille, son calme apparent, sa propreté, ses fleurs … on y repassera au retour plus longuement et avons bien l’intention de profiter du spa et des massages que l’on peut faire au Terminal 1. Nous venons de nous prendre une nuit blanche dans les dents, plus 7h de décalage horaire. Quand nous arrivons à Bali, il est 12h 30 heure locale, 23h30 heure de Paris. La journée ne fait que commencer !

De mardi 12 h 30 à mercredi 10h du matin : Bali (plus exactement Legian)

Chambre d'hôtel dans un centre commercial (Legian - Bali)

Surtout ne pas s’endormir ! Bali cette année ne sera qu’une nuit de transit à l’hôtel Galaxy de Legian. De cette « cité balnéaire branchée » réputée pour ses spots de surf. nous n’avons vu que des ruelles bondées où il est difficile de se déplacer à pied, tant les scooters et deux roues de tout genre arrivent de tous les côtés à grande vitesse. Certes, ils klaxonnent, mais comme tous les autres klaxonnent aussi, il est impossible de savoir d’où ils arrivent. Le mieux, c’est de ne pas modifier sa trajectoire, de ne pas se retourner, serrer les fesses en espérant que personne ne vous rentre dedans. Incroyable qu’il n’y ait pas plus d’accident ! La plupart des personnes que nous croisons ont les cheveux décolorés par la mer et le soleil, parlent anglais, australiens, hollandais, américain, suédois … les bars diffusent des tubes des années 70, un autre vante les mérites des champignons magiques…. On se sent dépaysés : aurions-nous vieillis ? Heureusement nous n’étions là que pour une nuit, le temps de charger notre téléphone avec des unités indonésienne, changer de l’argent et se faire semble-t-il arnaquer d’1 millions de roupies (près de 80 euros sur les 200 que nous avions changé !), essayer de récupérer un peu de sommeil dans un hôtel qui ne mérite même pas qu’on en parle (imaginez une chambre au RdC d’un centre commercial). Bref, ce n’est pas à Legian que nous irons passer des vacances !

De mercredi 10h45 à jeudi 14h : Kupang (Timor)

  • Les transferts organisés par Gilles de Alor Divers (notre première destination) fonctionnent à merveille, et c’est sans encombre que nous prenons l’avion pour Kupang, capitale du Timor. Camilo nous attend à l‘aéroport, et, le temps de nous poser à l’hôtel, il nous raconte l’histoire du Timor et ses guerres intestines, nous parle des mouvements indépendantistes manipulés par les puissances étrangères, les mouvements de rébellion qui ont conduits à une migration importante des populations de l’Est vers Kupang au moment de la division de cette île.

    N’ayant aucune envie de nous attarder à la piscine verte du Kristal Hôtel, nous saisissons la proposition de Camilo de faire un peu de tourisme. Cela ne nous arrive pas souvent, alors, pour une fois pourquoi pas?

  • Marché de Kupang (Timor)
    Forêt aux singes (Kupang - Timor)

    Visite du marché, incroyablement immense,  riche en fruits et légumes, poissons de tout genre (et dans tous les états), babioles indéfinissables. Puis, la forêt aux singes (toujours rigolo) et, une rencontre avec une famille vivant de la culture des palmiers.

Récolte du jus de palme (Kupang – Timor)

Après la récolte, la cuisson du jus de palme (Kupang – Timor)

Rapide comme l’éclair le cultivateur grimpe au sommet de l’arbre, coupe le bout d’une branche, récolte la sève que nous dégustons quelques minutes après : c’est doux, sucré et gouteux…. Ensuite, ce jus fermentera pour donner du vin de palme et ensuite de l’alcool d’un fort degré ou sera cuit pendant des heures jusqu’à la consistance d’un caramel qui sera versé dans de petits anneaux de feuille de palmier : c’est le sucre de palme. Nous repartons en donnant la promesse d’envoyer les photos à la famille, nos 20 petits rouleaux sucrés dans le sac. Auront-ils résisté au voyage? Réponse à notre retour mi-janvier!

Du sucre de canne… des vrais bonbons ! (Kupang – Timor)

A l’aéroport de Kupang, s’affiche sur le tableau de départ, la destination « Alor ». Presque un mot magique ! Contrairement à beaucoup d’autres, notre vol ne sera pas annulé, nous pouvons embarquer. Encore 55’ de vol et nous serons arrivés. L’avion est minuscule, juste quelques marches à monter … A croire que plus nous allons vers l’Est, plus les avions rapetissent !

Comme prévu, l’avion se pose à l’heure, ce qui tient de l’exploit ici. Tous nos bagages sont là, nous sommes pris d’une légère excitation à l’idée d’atteindre enfin notre but. L’aéroport est minuscule, juste une pièce pour le départ (check des bagages) et une pour l’arrivée. Seules 3 personnes sont là pour gérer le lieu et nous aurons amplement le temps de faire connaissance, car le chauffeur qui devait nous prendre … nous a tout simplement oubliés.

Intense activité à l'aéroport de Alor

Plus une seule voiture sur ce qui tient de parking, seuls nos bagages trônent en plein milieu … Deux jeunes en scooter viennent gentiment nous proposer de nous emmener : en jugeant nos bagages, ils estiment qu’il suffirait de prendre 3 scooters, 1 pour chacun et le dernier pour nos gros sacs. Que nenni ! Nous déclinons poliment leur proposition et bénissons le téléphone portable qui nous a permis de mettre Gilles immédiatement au courant! Au bout d’une heure, une voiture arrive et nous embarque sans prononcer un mot. Le personnel de l’aéroport monte en voiture, et le lieu redevient silencieux et vide de toute âme, en attendant le prochain vol qui sera pour demain ? après demain ???? Enfin, nous voyons presque le bout du voyage. Dites monsieur, c’est encore loin ? Sur la gauche de la route, nous apercevons une jolie petite plage, des pirogues, des pêcheurs. Hum, c’est bien mignon, c’est là qu’on va ? … Non, la route continue, continue …. Et ce, pendant presque 1 heure. Au passage, nous avons une pensée furtive pour le trip en scooter proposé sur le parking de l’aéroport. On frémit ….

Le chauffeur tourne à gauche et s’arrête. C’est là ? Heu … non, nous devons prendre de l’essence ? … ah non, voilà un ponton, un embarcadère au bout duquel trônent à nouveau nos sacs.

Alor, l'embarcadère de Kimbali

Alor: ramassage de coquillages sous le ponton de l'embarcadère

Nous ne nous posons plus de questions, nous nous installons sur les bites d’amarrage en regardant le ciel qui change de couleur. C’est beau, c’est calme ….

Le bateau de Gilles arrive enfin, et nous voilà reparti pour une nouvelle traversée: car Alor-Divers n’est pas sur l’île de Alor, mais sur Pentar … un peu plus à l’est. Ah bon! Le voyage continue…Quelques îlots de-ci de-là sur lesquels les habitations sont de plus en plus rares, le moteur qui ralentit face à une plage de sable blanc. Waooh !

De jeudi 14 h 55 à jeudi 18 h : de Alor à Pentar Island

  • Arrivés ? non, ce serait trop simple.  Le bateau est amarré, nous sommes encore à 100 m du bord.Une petite pirogue arrive, nous chargeons armes et bagages, et c’est à la rame que l’on nous dépose face à notre bungalow situé quasiment de plein pied sur la plage. Nous sommes chez Alor Divers, notre résidence pour les 15 jours à venir: 7 bungalows cachés dans les arbres, un restaurant, des bouteilles de plongées, une mer transparente et plein de sourires qui nous accueillent.
Alor-Divers, 7 bungalows sur l'île de Pentar (Alor Islands)

Nous pouvons enfin nous changer, quitter nos chaussures que nous ne sommes pas prêts à remettre avant longtemps. Quel calme, quel silence… Demain, à nous les premières plongées du bout du monde ! 91 heures et pas moins de 12 moyens de transports différents nous séparent de la maison. …

Voyage plongée en Indonésie – Saison 2

Une fois de plus, tout a (re)commencé au salon de la plongée …. Nous sommes en janvier 2010 et étions à peine rentrés et pas encore remis de notre (grand) périple de plongée en Indonésie, la découverte des Raja-Ampat, les tombants de Bunaken, les créatures étranges de Lembeh, les plongées poubelles à Ambon, la variété de la faune et de la flore autour de la fameuse ligne de Wallace et toutes ces plongées Waooh que nous avons faites pendant trois mois. Cela aurait pu constituer le Tome I de nos voyages-plongée en Indonésie, mais nous ignorions à cette époque qu’il y aurait une saison 2.

Bref, nous voilà donc au Salon de la plongée où nous retrouvons Jérôme de Wallacea Dive Cruse et Alain (directeur de plongée sur le PaisubatuII, bateau sur lequel nous avons fait une superbe croisière) qui, après une bise et quelques échanges de nouvelles, nous annonce avec son œil malicieux : « il reste quelques places pour les Raja-Ampat à la fin de l’année …» . Vous avez dit Raja Ampat ? Fin décembre ? … Nos yeux pétillent, on se regarde … et hop, en ½ h, l’affaire est dans le sac. C’est décidé, nous passerons les fêtes de fin d’année en Papouasie !

A l'extrème est de l'Indonésie, les Raja-Ampat

Autant la préparation de notre premier voyage avait été assez fastidieuse, autant là, tout nous a semblé (presque) facile. Nous retournions en terrain connu, connaissons tout des formalités administratives, et en 3 clics, nous avions une idée de ce que nous allions faire : pas question de recommencer la galère de sortie de territoire pour renouveler notre visa, alors, nous ne resterons « que » 2 mois… s’agissait alors de l’organiser autour de la croisière aux Raja-Ampat.

Sites de plongée aux Raja Ampat (carte Wallacea Dive Cruise)

1°) Alor : une destination réputée pour la richesse de ses sites de plongée et qui nous tentait depuis longtemps. Situé à l’extrême est des îles de la Sonde, au Nord du Timor, entre les mers de Flores et de Savu, l’archipel d’Alor est une des ultimes frontières d’Indonésie et difficilement accessible jusqu’à très récemment. Jérôme (encore lui !) nous en avait parlé l’an passé et nous avions enregistré dans nos favoris les coordonnées de Gilles, responsable de « Alor Divers »

Alor, une petite île au bout des îles de la Sonde

En quelques mails nous avions tous les renseignements dont nous avions besoin pour faire ce « petit » stop à Alor. Restait à régler une petite question : comment ferons-nous pour rejoindre Sorong ?

Aller à Alor demande du temps (2 avions par semaine entre Bali et Kupang – Est Timor – puis Kupang /Alor en bateau),

Rejoindre Alor depuis Denpassar

mais en repartir pour rejoindre Sorong s’est avéré nettement plus compliqué. Pourtant, quand on regarde la carte, ce n’est pas très loin.

Alor - Sorong à vol d'oiseau

Et oui, « vol d’oiseau », ne veut pas dire « vol d’avion » ! Jugez-en par vous-même …

Rejoindre Sorong en avion

3 vols différents pour rejoindre Sorong, en combien de jours, combien de nuits d’hôtel … ? Combiner un séjour sur Alor avant d’aller aux Raja-Ampat devenait irréalisable (et relativement onéreux), à moins que … il nous fallait étudier une solution bateau.

2) Alor, Sorong avec Grand Komodo
Incroyable mais vrai, mais la solution nous l’avons trouvée (sinon, tout le baratin précédent n’aurait aucun intérêt !). Fin novembre, la plupart des compagnies de plongée sont déjà sur la Papouasie, (la saison commençant en octobre), mais nous avions entendu parler de bateaux qui naviguaient régulièrement dans la « Banda Sea ». Quelques recherches sur Internet et nous repérons un bateau de la société « Grand Komodo » qui fait le trajet Maumere/Sorong … aux dates qui nous intéressent.

Et si on y allait par bateau?

Incroyable ! Maumere se trouve à une île d’encablure de Alor, nous serons donc récupéré au large d’Alor, 24 h après le début de la croisière. Le boat-stop nous n’avions jamais fait ! Avouons-le, le tarif de ce « transfert» est bien au-dessus de nos moyens : on tourne et retourne le problème dans nos têtes, mais, en négociant une petite réduc en tant qu’anciens clients (le Raja Ampat Dive Lodge où nous avons séjourné en décembre 09 appartient à la même société), un séjour réduit d’une nuit et bien évidemment ce que nous n’aurons pas à débourser en vols aériens ( entre 100 et 150 euros/p/vol), nuits d’hôtel … vous l’avez compris, en prenant ce bateau, nous faisons presque des économies ! Irrésistible … et voici le résultat …

Trajet croisière Grand Komodo

Et ensuite ? … nous demandent Amélie et Guillermo, nos voisins de paliers qui tentent tant bien que mal de suivre le fil de l’histoire …
– « Et bien, sur le chemin du retour, nous irons quelques jours au détroit de Lembeh, nous avons trop envie d’y retourner et puis, il faut bien rentabiliser notre visa, non ? »

–  » Finalement si nous comprenons bien, vous allez prendre un bateau à la place de plusieurs avions, faire des plongées à gogo au lieu d’investir dans un abonnement au club fitness du coin, éviter la dinde, le champagne … et tout ce qui va avec …. »

Sorong, un plouf de trop!

 

Coucher de soleil sur le port de Sorong

3 dec. 2009 : après 12 jours de plongée dans les eaux poissonneuses, tourmentées, pleines de surprises et d’émotions des Raja Ampat, nous arrivons à Sorong où nous profitons d’un majestueux coucher de soleil digne d’un poster des années 70.

 

Bateaux dans le port de Sorong

Du bateau, nous avons une vue panoramique sur les carcasses de cargos et autres embarcations toutes rouillées qui contrastent avec les bateaux ou goélettes de croisière parfois luxueuses qui s’apprêtent à embarquer leur lot de plongeurs…

 

Marché aux poissons – Sorong

C’est assez saisissant et nous n’allions pas manquer de profiter de cette soirée à terre pour aller grignoter quelques « fruits de mer » dans une petite gargote. Bien repus, nous voilà de retour sur le port où Bassri viendra nous chercher pour retourner sur le Tidak Apa Apa. La nuit, l’éclairage se fait rare, et c’est avec prudence que nous nous engageons sur les quelques planches de bois qui font office d’embarcadère. C’est là que tous les matins se tient le marché aux poissons qui sont bien souvent posés à même le sol, rendant le bois mouillé encore plus glissant.

 

Les marches du ponton de Sorong

 

Bertrand crie « attention à la marche » et on entend une succession de « clings clongs» irréguliers, suivi d’un grand plouf. J’avais raté la marche et tenté sans succès de récupérer mon équilibre avec mes béquilles !

Me voilà donc quelque peu interloquée, les lunettes sur le nez et les crocks toujours aux pieds, les 4 fers en l’air, dans à peine un mètre d’eau, les béquilles fièrement plantées dans la vase… Un « ça va Isa ? » retentit, suivit d’un « ouf » et d’un immense éclat de rires ! Imaginez un peu la stupeur de Bassri quand, en arrivant sur sa barque, il me voit dans cette position assez cocasse, Marco et Bertrand pliés en 2, debout sur le ponton.

Un plouf inattendu! rien que d’y penser on en rit encore …. Heureusement, il y avait de l’eau (même sale), le ponton n’était pas trop haut et je ne suis pas tombée sur un bateau, une carcasse rouillée, un tesson de bouteille ou autre obstacle ….