Du 14 mars au 25 mai 2014 – Une photo par jour à découvrir …
Du 14 mars au 25 mai 2014 – Une photo par jour à découvrir …
Avec Tobby, notre guide, à la recherche d’une galathée de Wallis
07/12/2010 –
Après Lucipara et Gunung Api, nous continuons notre périple vers Sorong via le port de Banda Neira, Koon et Missol, autant de noms qui nous ont fait rêver pendant plus d’un an, chacuns étant chargés d’histoires racontées par les uns ou les autres …
Situé au Sud-Est des Moluques, l’archipel de Banda doit à son sol volcanique, la production du muscadier, une plante indigène dont le commerce suscita la convoitise des portugais, des anglais puis des hollandais durant les 16ème et 17ème siècles. La culture des épices (poivres divers, clou de girofle, cannelle ….) fit la réputation de l’archipel dont l’île principale, Banda Neira, garde encore des traces de ces différentes occupations coloniales.
Depuis qu’on nous avait parlé des épices de Banda, je rêvais de me promener sous ces arbres, de respirer ces essences odorantes, de goûter aux fruits et aux graines avant séchage et traitement. Ce rêve reste intact, car « l’île aux épices » se trouve à plusieurs heures de bateau du port de Banda où nous avons dû nous arrêter pour approvisionner le bateau en fuel.
Pas d’épices ? Tant pis ! Nous plongerons sous le bateau, où nous avons la surprise de voir des poissons mandarins[1].
Des mandarins en plein jour ? Pas possible ! Ces poissons incroyables aux lignes sinueuses orange sur fond bleu et aux curieux dessins colorés de bleu, orange, vert, pourpre, jaune … sont très craintifs et ne sortent qu’à la tombée de la nuit pour accomplir une magnifique danse d’accouplement où le mâle et la femelle tournent l’un autour de l’autre.
Habituellement, ils se cachent dans les vieux récifs coralliens composés de squelettes de coraux morts, mais ici, à Banda, on les trouve aux abords de masses rocheuses où ils offrent aux plongeurs un spectacle quasi permanent. Faciles à apercevoir, mais pas faciles à photographier. Ces petites merveilles sont en perpétuel mouvement !
Bien que nous soyons dans un port, l’eau est incroyablement claire (pour preuve la couleur de ces ascidies) loin de la saleté vue lors de certaines « muck-dives » – ou plongées poubelles – comme dans le port d’Ambon par exemple!
Bien sur, nous avons mis les pieds sur la terre ferme : visite du Fort Belgica – vestige de l’occupation Hollandaise au 17ème, balade entre les anciennes bâtisses coloniales qui dénotent dans le paysage. Quel contraste avec les ruelles où pullulent de minuscules échoppes dans lesquelles on trouve tout et n’importe quoi. C’est là que nous avons tout de même trouvé les fameuses épices ainsi que des préparations sucrées à base de macis séché (écorce de la muscade), petits sachets que nous avons minutieusement trimballé jusqu’à notre retour à Paris, soit 1 mois plus tard !
Après le coucher du soleil, le bruit des pompes à diesel et des moteurs font place au silence, la mer devient lisse, les pêcheurs rentrent tranquillement. Tout s’apaise…
Quel calme ! Demain nous reprendrons la mer et nous ferons nos dernières plongées dans la mer des Banda, avec sa flore quasi intacte et grandiose, son bleu profond, ses tombants colorés …
Y’a pas à dire, la réputation de la région n’est pas surfaite ! La variété et l’intensité des couleurs font partie des Banda, à l’image de ce gamin rencontré au détour d’une rue …
[1] – Le poisson mandarin, nommé Synchiropus splendidus appartient à la famille des dragonnets.
3 Decembre 2010 – Nous voilà partis pour 15 jours à bord du Temukira, direction Sorong.
Avant de rejoindre les îles des Raja-Ampat que nous avons abordées par le Sud, nous avons navigués dans la mer de Banda pendant 4 jours où nous avons plongé sur de minuscules îlots perdus en pleine mer. Plonger dans de tels endroits donne la sensation d’être des explorateurs ! Que va-t-on découvrir, comment seront les fonds, les coraux, quelle faune va-t-on rencontrer, comment sera la visibilité? Cette question on se la pose à chaque plongée, mais le fait est que ces petits cailloux sont des sites très peu fréquentés et qu’on peut ainsi espérer de trouver des coraux intacts, de l’abondante faune accrochée et de nombreux poissons….
Gunung Api Island
La première plongée sur Gunung Api a été tout simplement hallucinante ! Dans une eau limpide, sur un fond assez rocailleux et quasi désertique, évoluaient des dizaines et des dizaines de serpents. Dommage, les photos que nous avons prises au fish-eyes (une erreur dans le montage ce qui donne cet aspect « hublot ») ne rendent pas compte de cette abondance …
Certes notre guide avait parlé de serpents pendant le briefing, certes des serpents en plongée on en avait déjà vu, mais un de temps en temps qui se mouvait entre les coraux à la recherche de quoi se nourrir, apparitions furtives et rarement captées par l’appareil. Mais là, quelle quantité !
Fluides, curieux, ils passent entre nous, zigzaguent, se tordent, nous frôlent et repartent en pleine eau en changeant parfois de couleur. Tels des rubans de gymnastique artistique qui se déroulent et forment des figures, ils exécutent une sorte de danse, s’entremêlent, s’accouplent en pleine eau sous nos yeux sans se soucier de notre présence inopportune. Nous sommes bouche bée devant un tel spectacle et le resteront encore lors de la deuxième plongée.
Laissant les serpents, nous descendons dans les 40 m, les paysages changent : sur un tombant dont nous ne mesurons pas le fond, nous voyons se dresser d’immenses éponges barriques, tordues, tarabiscotées, certaines faisant plus de 3 m de diamètre…. On aurait envie de s’y plonger.
Un requin passe au loin, quelques thons sont là, les carangues sont énormes. Nous remontons tranquillement et retrouvons les serpents qui continuent leur ballet en plein eau. Surprenant !
Lucipara Island
14 h séparent Gunung Api de Lucipara. Nous avons progressé vers l’est et avancé nos montres d’une heure. Les deux îles qui émergent sont accueillantes : plage de sable blanc, palmiers …. On dirait les Maldives ! Avant même de nous mettre à l’eau, nous avons eu la surprise d’être accueillis par des colonies d’oiseaux, de frégates et de goélands, qui ont tourné autour du bateau. Peu farouches, ils sont restés sur le bateau et nous ont accompagnés jusqu’à notre point d’ancrage.
Plus encore qu’à Gunung Api, les éponges barriques sont ici gigantesques et nous pensons à Kaka-Bia, un îlot dans la mer de Florès où nous avions plongé en 2009.
La faune accrochée est splendide, les coraux mous intacts, et les gorgones de toutes couleurs sont immenses.
On joue à cache-cache derrières ces éventails marins, et, la lumière et les sujets s’y prêtant, on essaye d’appliquer les conseils prodigués par Claude durant notre stage photo : prise de la lumière dans le bleu, réglage du flash sur le premier plan, jouer sur la profondeur de champ …
Mais, le courant n’a pas dit son dernier mot, il nous déstabilise et nous entraîne un peu plus loin … La visibilité est excellente, on est attiré par ce bleu profond, mais nous n’irons pas au-delà de 45m.
Ce jour là, nous avons croisé 2 tortues dont une minuscule qui dormait dans un recoin, des gros thons, nous avons joué dans un banc de carangues géantes, n’avons pas vu le requin marteau qui fit une brève apparition devant d’autres plongeurs, aperçu un poulpe qui s’est faufilé rapidement dans un trou dès que nous sommes arrivés, avons snobé un napoléon qui se profilait au loin. Banal quoi!