Archives de catégorie : Indonésie – 2009

16/11 – Les sept mantas et la petite mantaleau …..

 

Vol de Manta (Manta cleaning – Raja Ampat)

 

Ceci pourrait être le titre d’un conte, mais non, cela s’est réellement passé. Voilà trois jours que nous plongeons sur les sites des Raja Ampat, et nous allons de surprise en surprise à chaque plongée: des poissons, des poissons, des poissons …. et des gros! (des articles à venir, c’est promis)

Ce matin, au programme « Manta Cleaning », ou plus précisément « station de nettoyage pour raies mantas », un de ces site où ces trop rares bêtes majestueuses viennent se débarrasser de leurs parasites : elles sont souvent là en groupe, à nous plongeurs de savoir se faire discrets si l’on veut les voir et assister à leur ballet.

 

Raie Manta (Manta Cleaning – Raja Ampat)

Comme à Bali (voir « Banane sur le bateau et cerise sur le gateau »), la consigne est de ne pas bouger, de rester à l’abri derrière un petit récif, et d’attendre. La visibilité n’est pas très bonne, il y a du courant et nous voilà « scotchés » derrière notre petit rocher, chacun à son poste d’observation, appareils photos prêts à fonctionner.

 

Raie Manta (Manta cleaning – Raja Ampat)

 

L’attente ne fut vraiment pas très longue, à peine quelques minutes et en voilà une qui arrive, suivie par 2, 3, … 6 autres. D’environ 3 mètres d’envergure, certaines blanches tachetées, d’autres presque noires, elles nous offriront pendant 45 minutes un show de première classe :

 

Vol de Raie Manta (Manta Cleaning – Raja Ampat)

vols planés, pas de 2, pirouettes, accélération, ralenti, gros plans, au-dessus de nous, un peu plus loin.

 

Raie Manta vue de dessous (Raja Ampat)

 

On baisse la tête, celle-ci va-t-elle « atterrir » sur nous ? mais non, avec élégance, elle repart dans les airs. Sidérant ! Elles passent et repassent, s’éloignent et puis s’en vont et puis reviennent comme lors d’un défilé bien réglé. Les vidéos tournent, les doigts s’engourdissent à force d’enclencher les appareils, de la buée commence à se former sur les hublots (GRRRR…), on en oublie presque que nous sommes accrochés « en drapeau » au rocher par un doigt ou un crochet. C’est magique.

 

Ballet sous-marin (Manta cleaning - Raja Ampat)
Ballet sous-marin (Manta cleaning – Raja Ampat)

Nos yeux suivent le mouvement des mantas et sont soudain accrochés par une paire de palmes roses fichées dans le sable. Palmes roses ? Aucun des membres de la palanquée ne porte des palmes roses. Pourtant, il fallait bien se rendre à l’évidence : il y avait bien d’autres plongeurs là, un peu plus loin qui profitaient de « nos » mantas. Combien sont-ils ? Vont-ils troubler le spectacle ? C’est alors qu’en y regardant de plus près nous reconnaissons Bertrand et Nicole du Tidak Apa Apa puis Loïc et Valérie.

 

Sous les mantas, rencontre avec Valérie de « Mantaleau »

Qui ? Mais si, vous savez, Loïc et Valérie que nous avions rencontrés sur un parking en Egypte, puis à Paris, on en a déjà parlé pleins de fois, enfin quoi, Valérie de Mantaleau, la copine qui fait de si belles photos de nudibranches (entre autres). Effusions, embrassades, rires …

C’est à peine croyable ! Nous voilà perdus au milieu de nulle part, aucune île à la surface, et voilà que nous nous retrouvons à 17 m 35 sur le même grain de sable. Ah, vous pensez au GPS ? En fait, il faut l’avouer: ce site est réputé, connu comme le loup blanc de tous les plongeurs du coin ….

10/11 : un plan A, D, B, C …..

Où quand une question de visa et la fiabilité d’une compagnie aérienne s’entremêlent !

Depuis mai, nous savions que nous aurions à sortir d’Indonésie pour faire renouveler nos visas, ceux que nous avions réussis à avoir n’étant valables que deux mois … pardon, 60 jours. Forts de cette information, nous avions trouvé un A.R pour Kuala-Lumpur au prix imbattable de moins de 40 euros par personne (pré-réservation de sièges et supplément de bagages inclus). Very cheap, comme on nous l’a dit plusieurs fois, sauf que moins de 48 h avant la date limite, nous apprenons que notre vol est tout simplement annulé. Rien à faire, sauf de râler intérieurement sur Air Asia, et de racheter à la volée un billet à la dernière minute sur une autre compagnie.

 

La meilleure du monde!
La meilleure du monde!

Zglups a fait la carte bleue à la vue des 800 dollars demandés, mais nous étions soulagés d’avoir en poche un billet digne de ce nom à moins de deux heures du départ.

Ce léger détail étant réglé, nous réglons toutes les formalités d’enregistrement et de taxes d’aéroport, soufflons un coup afin de dégazer tout le stress accumulé depuis le matin. Toutes les formalités ? et non, nous avions juste oublié que nous devions passer devant le service d’immigration pour faire valider officiellement notre sortie du territoire (c’était quand même le but de la manip !). Pas de problème, sauf pour qui a égaré « the immigration card » délivré à l’arrivée. Nous voici donc conduits au bureau de l’immigration où un homme fort plaisant nous annonce tout simplement que nous pourrions pas sortir du pays tant que … nous n’étions pas allé au poste de police, qui se trouvait en dehors de l’aéroport, où nous devions faire entendre notre cas, obtenir une lettre, revenir dans son bureau, lui donner la lettre, payer une amende ….. et là … Tout ceci dit lentement, avec un grand sourire, les yeux louchant vers les béquilles et l’horloge qui annonçait 13h10, le décollage étant prévu pour 13h50 !

Et nous voilà qui fonçons comme des malades en dehors de son bureau, 2 étages à descendre, trouvons la sortie de l’aéroport, mais où se trouve ce poste de police ? Personne ne peut nous renseigner, à pied, en taxi ? un orage du tonnerre éclate, transformant le sol en une véritable patinoire, dérapage incontrôlé, on se relève et, face à tant d’absurdités faisons ½ tour. Arrêt au guichet d’embarquement (prévenir tout de même qu’on a un problème) et là : « could you give me your passeport, please ? » Mon passeport, il est où mon passeport, c’est toi qui l’a ? On vide tous nos sacs pour se rendre à l’évidence que le passeport a du rester … dans le bureau du 2ème étage. Retour à la case départ, il est 13h35…. Le passeport est bien là en évidence sur le bureau, à portée du fonctionnaire qui nous regarde en souriant « Avez-vous la lettre ? ». On hallucine. 10’ longues minutes plus tard, quelques suées et 50 dollars en moins (pas de facture évidemment), nous sommes enfin dans l’avion, passeports tamponnés à la main.

 

Un simple coup de tampon peut parfois tout changer
Un simple coup de tampon peut parfois tout changer

Inutile de dire que c’est tout d’abord avec une certaine appréhension que nous avons repassé l’immigration le lendemain à notre retour de Kuala-Lumpur et surtout, avec une vraie satisfaction (et un réel soulagement) que nous avons retrouvé Alphonse qui nous attendait à l’arrivée à Manado. Kuala-Lumpur?
Nous y sommes restés à peine 12 h, y avons dégusté un plat de crevettes insipides avec une bière, le tout pour 20 euros, et passés une nuit dans un hôtel miteux au centre du quartier chinois d’où nous (entre)apercevions les fameuses Tour Petronas ainsi que d’étranges constructions.

Tour Pétronas (même pas en entier!)
Tour Pétronas (même pas en entier!)

 

Bizarre non?
Bizarre non?

Heureusement, nous avons quand même pu faire notre vol de retour sur Air-Asia après quelques petites explications avec eux pour le « désagrément » causé par l’annulation de notre vol.

 

Retour vers Manado
Retour vers Manado

Alors, que l’on ne nous demande pas « Au fait c’était bien Kuala-Lumpur ? ».

Un chauffeur de taxi à qui nous racontions nos mésaventures a eu le fin mot de l’histoire : « au moins, vous aurez quelque chose d’intéressant à raconter à vos amis, quand on fait un voyage où tous les plans prévus s’enchaînent ( A puis B puis C … ) ce n’est pas rigolo. Vous, vous avez fait B, D, C, A, voilà une vraie expérience de voyage !

Sulawesi Nord: Lembeh, le must de la muck-dive

 

Poisson mandarin (Lembeh - Sulawesi)
Poisson mandarin (Lembeh – Sulawesi)

La grande découverte de ce voyage est incontestablement ce que l’on nomme la « muck-dive » (littéralement « plongée fumier »). Plongées poubelles, plongées sur le sable, finalement la muck-dive désigne tous les sites où la macro est privilégiée. On nous avait prévenus, l’Indonésie est le royaume du petit, du petit hors du commun, là où abonde une variété d’espèces minuscules, toutes aussi étranges les unes que les autres.

 

Royaume du petit, mais également du mimétisme, car, se fondre dans l’environnement semble être une règle de survie. Pour exemple, ces gosth-pipe fish (poissons fantôme) qui prennent la couleur de la crinoïde dans laquelle ils se nichent, les hippocampes pygmées, difficiles à trouver tant ils se confondent avec le « grain » de leur gorgone,

Hippocampe pygmée dans sa gorgonne (Lembeh)

 

ces poissons feuilles qui imitent à la perfection la couleur, la forme et le mouvement d’une feuille qui serait bercée dans la houle.

 

Poisson feuille (détroit de Lembeh)
Poisson feuille (détroit de Lembeh)

Il y a le crabe décorateur qui, caché sous une anémone semble avoir revêtu une tenue de carnaval ou encore cet autre qui a élu domicile sous une éponge

Crabe décorateur (Nord Sulawesi)
Crabe décorateur (Nord Sulawesi)

 

Frog fish (poisson grenouille) - Bangka, Lembeh
Frog fish (poisson grenouille) – Bangka, Lembeh

 

Frog fish (Batu Maudi - Lembeh)
Frog fish (Batu Maudi – Lembeh)

il y a le poisson grenouille dont il est difficile de cerner la bouche et les yeux et qui semble ramper plutôt que nager …

Parfois, seule une petite vibration dans l’eau permet de déceler la présence d’une vie et partout, ce sont des créatures étranges que l’on a souvent du mal à discerner ….

 

Etrange créature (poisson scorpion de Ambon - Lembeh)
Etrange non? poisson scorpion de Ambon – Lembeh

 

Poisson-démon, poisson-ange, lièvre de mer, poisson-vache, fantômes, dragonnet,  poissons-rasoirs, poisson-grenouille (ou poisson-crapaud), poisson-feuille, apogons, mandarins, scorpions chevelus, feuille-scorpion, poisson-chat, poisson crocodile, …. autant de dénominations imagées pour ces petites créatures qui semblent venir d’autres sphères, d’autres temps. De jour comme de nuit, chaque grain de sable, algue ou rocaille peut révéler des formes et des couleurs étonnantes et nous n’en avons sans doute perçu qu’une toute petite portion: il faudra revenir, et pour plus de temps, prendre et reprendre des photos …. on s’en lasse pas!

Ces plongées macro, nous y avions goûté à Bali, nous les avons dévorées à pleines dents dans le Nord Sulawesi, principalement dans le détroit de Lembeh, réputé pour ses muck-dives: nous ne plongeons plus pareil, la découverte de cette faune imperceptible oblige à regarder différemment l’environnement. Tant mieux!

Et au-dessus? Pas mal non?

Détroit de Lembeh (Sulawesi)
Détroit de Lembeh (Sulawesi)

Début novembre : retour vers Bunaken (Sulawesi Nord)

 

Pour situer Bunaken (Nord Sulawesi)
Pour situer Bunaken (Nord Sulawesi)

Début novembre : après 13 jours en mer au pied des volcans dans le nord de Sulawesie, nous sommes de retour à Bunaken (réserve naturelle située au large de Manado), plus spécifiquement chez « Froggies », un club où nous nous installons petit à petit, y prenons nos habitudes, y laissons des bagages inutiles et y revenons après un saut de puce ici ou ailleurs.
Depuis quelques jours le temps change, l’air se charge en humidité, le ciel est souvent gris.

chez Froggies - Bungalow, les pieds dans l'eau
chez Froggies – Bungalow, les pieds dans l’eau

 

Froggies - vue sur la mer
Froggies – vue sur la mer

Imperceptiblement nous avançons vers la saison humide, peut-être plus tôt que nous l’avions prévu, et la pleine lune ainsi que les grandes marées grandes marées ont une incidence certaine sur les conditions de plongées: des courants changeants, plus forts qu’à l’habitude, une mer plus incertaine.

 

Grande marée, le bateau s'est enlisé
Grande marée, le bateau s’est enlisé

 

Pour plonger, il faut sortir le bateau
Pour plonger, il faut sortir le bateau

 

C’est également à cause des changements de saison que nous avions prévu de faire notre voyage d’ouest en est et d’aller sur la Papouasie à partir de novembre.

 

Situer Ambon, Manado, Sorong
Situer Ambon, Manado, Sorong

 

Début novembre, deux mois déjà… le temps file. Nous sommes aux 2/3 du voyage avec l’impression qu’il y aurait tant à faire, à voir, à découvrir encore et encore.

Le 10, notre visa ne sera plus valable, nous devons donc sortir d’Indonésie et nous envolerons donc à Kuala-Lumpur pour le faire renouveller (enfin nous allons essayer car Air Asia vient d’annuler un de nos vols!). Nous nous sommes installés dans un rythme de 2 à 3 plongées par jour (pour Marco), le reste du temps étant surtout consacré au tri des photos, l’écriture et la mise en ligne des articles, souvent ébauchés au cours des plongées.

 

Vue sur les pirogues (Bunaken)

 

Essayer de tenir le rythme, même si c’est très prenant …. parfois trop, mais il faut s’y tenir, sinon on sera complètement débordés et dépassés (au moins cinq articles en retard).
L’île de Bunaken, nous ne l’avons vue que du bateau, peu de ballades à terre car ici on ne se déplace qu’à pied (il faut compter 1h 1/2 par des petits chemins à travers la forêt pour atteindre le village le plus proche). Tout arrive par la mer, se décharge et se transporte à dos d’homme, quelque soit la taille, le poids… en s’aidant parfois des moyens du bord.

 

les pierres sont chargées sur un radeau

 

C’est du large également que nous pouvons mesurer à quel point la religion est présente ici, comme partout d’ailleurs en Indonésie.

 

Une croix, signe de présence humaine (Nenung Islands)

 

Peu de mosquées, le Nord de Sulawesie est principalement chrétien (plus protestants que catholiques parait-il): il y a des églises partout et les grandes croix plantées à flanc de montagne sont signes de présence humaine.

 

Sur le Paisubatu II, des plongées volcaniques

Le volcan du Nenung Island (Sulawesi Nord)
Le volcan du Nenung Island (Sulawesi Nord)

 

Annoncer que l’Indonésie est un pays situé sur une zone tellurique particulièrement sensible, marqué par ses nombreuses formations volcaniques en activité, ce n’est pas vraiment un scoop ! Tout au long de notre voyage, les volcans ont fait partie du paysage, nous les avons côtoyés de loin, avons marché sur des plages de sable noir, vu comment la lave était broyée, transformée pour de multiples usages comme les matériaux de construction (briques), les routes, les statues … et même les ustensiles de cuisine (mortiers et pilons par exemple), mais plonger au-dessus, en dessous ou à proximité des volcans, ça, nous ne l’avions jamais fait !

 

Mortier en lave pour la confection du sambal (Bali)
Mortier en lave pour la confection du sambal

Une partie de notre séjour plongée sur le Paisubatu II (Wallacea) a été marquée par l’omniprésence des volcans. A l’extrême nord de Sulawesie, après une descente vertigineuse dans des canyons de toute beauté et un survol de coraux dans des eaux transparentes, nous voilà, tels des montagnards sous-marins, au pied du Mahengetang, un volcan sous-marin. Puis, en planant au ras du sol, nous débutons notre ascension, lentement, mètre par mètre, portés par l’apesanteur :

 

Au pied du Mahengetang
Au pied du Mahengetang

 

Ascension du Mahengetang (Sulawesi Nord)
Ascension du Mahengetang (Sulawesi Nord)

les récifs coralliens font place à des éponges colorées faisant penser à des champs de pâquerettes, la végétation change puis se raréfie laissant place à une sorte de sable brunâtre.

 

Le Mahengetang, une montagne pelée
Le Mahengetang, une montagne pelée

 

Arrivés au sommet, la température de l’eau augmente, des petites bulles sortent du sol à de multiples endroits, il ya de moins en moins de poissons : c’est quasi lunaire et on s’attend presque à voir des crevasses s’ouvrir sous nos yeux. Heureusement, ce n’est pas le cas !

Arrivé au sommet, où est le drapeau ?(Mahengetang - Sulawesi)
Arrivé au sommet, où est le drapeau ?(Mahengetang – Sulawesi)

 

Des bulles (Mahengetang - Sulawesi)
Des bulles (Mahengetang – Sulawesi)

 

Encore des bulles - Impressionnant (Mahengetang)
Encore des bulles – Impressionnant (Mahengetang)

 

Ailleurs, nous traverserons des paysages dépourvus de vie, où une coulée de lave scinde le décor en deux, telle une route bitumée.

Plongée sous le volcan de Nenung Island (Nord Sulawesi)
Plongée sous le volcan de Nenung Island (Nord Sulawesi)

 

Les formations géologiques sont étonnantes et nous avons eu parfois l’impression de survoler des vallées englouties, de trouver les restes des marches d’un amphithéâtre ou de civilisations antiques tant les blocs granitiques semblent façonnés comme des colonnes de temple …

 

colonne grecque? non, blocs de la lave (volcan de Mahengetang)
colonne grecque? non, blocs de la lave (volcan de Mahengetang)

 

Blocs de lave en forme de marche (Bangka - Sulawesi Nord)
Blocs de lave en forme de marche (Bangka – Sulawesi Nord)

Sortis de l’eau, nous prendrons un bain d’eaux chaudes (voire brûlantes) dans une petite crique et la nuit tombée, il n’est pas rare de voir le haut de la montagne rougeoyer… Impressionnant !

 

Crique d'eau chaude (volcan de Siau Island - Nord Sulawesi)
Crique d’eau chaude (volcan de Siau Island – Nord Sulawesi)

 

03/11 – Bunaken, ça décoiffe au poteau !

Il fait chaud aujourd’hui, le temps est humide, le ciel se couvre, devient noir et, en 2 minutes il se met à pleuvoir, ce n’est qu’une simple averse tropicale (bien que nous soyons à l’équateur). Le changement de saison est perceptible, mais pour nous, cela ne change pas grand-chose, nous sommes prêts à attaquer la 2ème plongée de la journée et c’est sûr, nous allons être mouillés! La mer est calme, l’eau est claire, les premiers fonds sont prometteurs, les poissons sont au rendez-vous. Cool.

 

Banc de Fusilliers (Bunaken - Sulawesi)
Banc de Fusilliers (Bunaken – Sulawesi)

 

Descente tranquille récif main gauche, récif, disons-le, qui très vite se révèle découpé, plein d’anfractuosités, ce qui signifie des tas de petites niches où nous chercherons ce qui s’y cache. Au détour d’une pointe, à l’ombre du tombant, l’eau se trouble et se refroidit subitement, nous passons en quelques secondes de 30,8° à 27°. Notre guide enfile rapidement sa cagoule, juste le temps pour nous de constater que les poissons ont changé de sens : les voilà tous la tête en bas, les bancs se resserrent, se densifient, se multiplient. Il y en a de plus en plus qui, d’un seul « homme » attaquent ce qui pourrait ressembler à une chorégraphie bien orchestrée.

 

Banc de fusilliers dans le courant (Bunaken - Sulawesi)
Banc de fusilliers dans le courant (Bunaken – Sulawesi)

 

Fusilliers en piqué (Bunaken - Sulawesi)
Fusilliers en piqué (Bunaken – Sulawesi)

 

Retour à l'horizontale (Fusilliers - Bunaken)
Retour à l’horizontale (Fusilliers – Bunaken)

Deux pas à droite, et un à gauche, en avant puis en arrière, tournez la tête de face, montrez-nous votre plus beau profil, remontée de quelques mètres face au tombant et descente en piqué.

En fait, ils ne sont ni plus ni moins, tout comme nous, embarqués dans des courants changeant de direction, descendants ou ascendants. On prend une deux photos à la volée, mais filons de plus en plus vite, nous nous collons le plus près de la paroi, au loin un requin,

Requin dans le bleu Bunaken

 

puis deux autres plus proches, une tortue qui remonte à la surface,

 

Tortue dans le bleu (Bunaken - Sulawesi)
Tortue dans le bleu (Bunaken – Sulawesi)

 

une autre qui s’avance vers nous … on inspire un bon coup afin de l’éviter et nous voilà repartis. Oups là là … ça file encore plus vite … on se croirait aux commandes d’une Formule 1 … attention à la patate de corail qui arrive, là devant nous une éponge barrique, gling gling … un napoléon sur notre droite et toujours ces nuées de fusilliers, papillons, chirurgiens.

Y’a pas grand-chose à faire, juste se laisser porter, surtout ne pas lutter, gérer nos stabs pour ne pas se laisser entrainer vers le bas, s’assurer que tout va bien pour l’autre, mettre les appareils photos à l’abri,et profiter du paysage. On entend le bruit du bateau suiveur, c’est rassurant … mais pas le temps de cogiter, on arrive à la pointe du récif, alors il faut anticiper le virage et coller au plus près de la paroi. Vlan ! surprise, on est stoppé net dans notre élan, le courant est contraire… et nous voilà reparti dans l’autre sens …. cela dure 20 bonnes minutes, bringuebalés dans tous les sens vers le haut, vers le bas, en avant ou en arrière …

Nous finirons notre « Washing machine dive » complètement rincés!

Taka Bonerate et Wakatobi

Au Sud de Sulawesi - Taka Bonerate et Wakatobi
Au Sud de Sulawesi – Taka Bonerate et Wakatobi

 

Vue sous-marine (Taka Bonerate)
Vue sous-marine (Taka Bonerate)

 

Vue sous-marine - Taka Bonerate
Vue sous-marine – Taka Bonerate

Nous avons déjà posté plusieurs billets concernant la croisière -itinérante que nous avons faite de Labuan Bajo à Ambon (Labuan Bajo, Kaka Bia,  Sortie en ville, Ambon, Tidak Apa Apa).

Pour compléter les écrits, voici des cartes, quelques commentaires et photos sur « Taka Bonerate » et « Wakatobi », deux archipels dont les noms nous ont fait rêver plusieurs mois avant le départ (voir du rêve …).

 

Coucher de soleil sur Taka Bonerate
Coucher de soleil sur Taka Bonerate

 

Taka Bonerate (littéralement « coraux empilés sur le sable ») est un parc national situé dans le nord-ouest de la mer de Flores. C’est le 3ème atoll du monde après Kwajelein dans les îles Marshall et Suvadiva dans les Maldives.

 

Le parc de Taka Bonerate (Tukangbesi) et ses sites de plongée
Le parc de Taka Bonerate (Tukangbesi) et ses sites de plongée

 

Nous y avons plongé 3 jours (dont les fameuses plongées sur Kaka Bia) mais c’est surtout la limpidité de l’eau et la taille de la faune accrochée (gorgonne, éponges …) qui nous ont impressionnés.

 

Eponges Barriques géantes (Taka Bonerate)
Eponges Barriques géantes (Taka Bonerate)

 

Par contre, nous avons été étonnés de ne pas trouver des eaux plus poissonneuses, mais on peut espérer que la politique de préservation des espèces mise en place depuis le classement de l’archipel en parc national portera ses fruits à moyen terme.

 

Banc de nasons dans le bleu du parc de Taka Bonerate
Banc de nasons dans le bleu du parc de Taka Bonerate

Sur Wakatobi, 3 jours de plongée, une douzaine de sites : peu de poissons encore, par contre la clarté de l’eau était au rendez-vous!

 

Sites de plongée sur Wakatobi
Sites de plongée sur Wakatobi

Nous nous sommes régalés, avons pris quelques photos dont voici un échantillon qui marquera plus que de grands discours.

 

Crevettes Pederson (Wakatobi)
Crevettes Pederson (Wakatobi)

 

Vue sous-marine - Wakatobi
Vue sous-marine – Wakatobi

 

Crevettes Boxer - Wakatobi
Crevettes Boxer – Wakatobi

 

Une lampe? Non, une éponge (Taka Bonerate)
Une lampe? Non, une éponge (Taka Bonerate)

 

Ascidie (Wakatobi)
Ascidie (Wakatobi)

055 39S, 124 500 E une plongée waouh !

Là, vous voyez, sur la route d’Ambon, il y a un point sur la carte, O55 39 S, 124 500 E, un minuscule îlot, on peut s’y arrêter et voir comment c’est. Cela vous dit ? ». C’était deux jours avant de quitter l’archipel des Wakatobi ( Wangiwangi,Kaledupa,Tomia, Binonko) et nous savions que nous aurions plus de 2 jours de navigation avant de relier Ambon.

De Flores à Ambon (Moluques)
De Flores à Ambon (Moluques)

Evidemment, l’idée de jouer les explorateurs nous tente, car toute plongée est forcément une découverte : courant ou non, visibilité ou non, sable ou tombant, poissons ou non, petits ou gros, gorgones, laminaires, éponges ou anémones … il y a toujours une certaine part de surprise. Là, elle sera totale, personne n’ayant aucune information sur cet îlot.

 

Waoohh - A l'est de Wakatobi
Waoohh – A l’est de Wakatobi

 

Nous voilà donc sous l’eau et sommes tout de suite approchés par des bancs de thon dents de chiens mesurant près d’un mètre : ils ne nous quitteront pas de toute la plongée. Les platax sont énormes, les bancs de carrangues se succèdent, là un gros napoléon majestueux, là un requin, partout ça grouille, ça frétille dans le bleu. L’eau est limpide, les coraux sont intacts, les éponges scintillent, les gorgones sont géantes… Cela respire la santé. Voilà où se cachent les poissons que nous cherchions aux Wakatobi !

Il y a du courant, nous ne prolongeons pas le spectacle …. celui-ci sera privé, nous n’avions pas pris nos appareils. « On ne traîne pas, il y a de la route à faire ». C’était la pause pipi autorisée par le capitaine.

Remontés sur le bateau, nous disons « Waouhh ! »

13/10/09 – Ambon, ville portuaire

l'équipage du Tidak Apa Apa
l’équipage du Tidak Apa Apa

Après 2 jours ½ de mer, nous voici au large d’Ambon, capitale des Molluques. L’équipage est fatigué, mais content d’avoir mené le Tidak Apa Apa à bon port. Contrairement à Labuan Bajo, Ambon est une vraie grande ville, dont nous apercevons l’étendue depuis le bateau … et de nuit. Les lumières sont denses et s’étalent sur les collines.

 

Chalutiers dans le port d'Ambon (Molluques)
Chalutiers dans le port d’Ambon (Molluques)

Au réveil, une première surprise : ce que nous pensions être le port, se résume à une dizaine de chalutiers colorés.

 

Chalutiers (Ambon - Molluques)
Chalutiers (Ambon – Molluques)

Nous ne savions pas encore que le « vrai » port était de l’autre côté de la passe.
L’eau est … douteuse … un peu huileuse, des sacs et détritus de toutes sortes dérivent à la surface. Bienvenue dans le monde des humains. Rien de vraiment très engageant…. Allez, on y va, il paraît que nous allons être étonnés. Evidemment, on fait confiance, on n’aura qu’à prendra une bonne douche après la plongée. Et là, effectivement, pour une surprise, c’est une surprise : le site se nomme Twilight zone, la 4ème dimension, et nous voici dans une véritable décharge municipale (moins les odeurs. Hé, hé y’a des avantages à respirer avec un détendeur !) : pneus, bouteilles, sacs à main, portefeuille (vide malheureusement), chaussures, carcasse de voiture, vélo … bref, tout ce qu’on peut trouver dans un port. Bertrand et Nicole ajustent leurs yeux de lynx et, armés de ce qui ressemble fort à un piquet de tente, commencent à gratouiller.

 

 

Gobie dans sa bouteille (port de Ambon - Molluques)
Gobie dans sa bouteille (port de Ambon – Molluques)

 

Murènes dans un pneu (port de Ambon - Molluques)
Murènes dans un pneu (port de Ambon – Molluques)

 

Poisson scorpion (port de Ambon - Molluques)
Poisson scorpion (port de Ambon – Molluques)

On oublie très vite l’environnement et voici devant nos yeux des poissons feuilles, des poissons démons, des poissons scorpions, des rascasses dindons.

Rascasse Dindon (port de Ambon - Molluques)
Rascasse Dindon (port de Ambon – Molluques)

 

Murènes (port de Ambon - Molluques)
Murènes (port de Ambon – Molluques)

 

Dans un pneu se nichent 2, 3, 4, 5 …. murènes, murènes œil blanc, murènes léopard (nid d’abeille), murènes à long nez. Là un crabe zébra, ici un crabe orang-outang,

Crabe orang-outang (port de Ambon - Molluques
Crabe orang-outang (port de Ambon – Molluques

 

plus loin des dragonnets, des crevettes boxer,

 

Crevettes Boxer (port de Ambon - Molluques)
Crevettes Boxer (port de Ambon – Molluques)

des oursins de feu,

Oursin de feu (port de Ambon - Molluques)
Oursin de feu (port de Ambon – Molluques)

des serpentines, une mini-seiche, une belle pieuvre et une grosse seiche, des poissons pégase, des poissons vaches,

Poisson vache (port de Ambon - Molluques)
Poisson vache (port de Ambon – Molluques)

des poissons porcs-épics….
Devant nous passent une cinquantaine de platax, des bancs de poissons rasoirs et un autre très impressionnant de silverslide. Il y en a tellement qu’on a du mal à se voir… on ne se voit plus. Au dernier moment, nous tombons sur un hippocampe :

 

Hippocampe dans le port de Ambon

il est gros, chevelu, marron, mal peigné ….

Hippocampe dans le port de Ambon

 

Hippocampe (port de Ambon)

 

Mais on le distingue bien. N’en jetez plus, on demande grâce ! La faune à de quoi manger, de quoi se loger. Alors, pourquoi s’en priver !!!

En fin d’après-midi, nous débarquons en ville. Ouh là là : il y a du monde, beaucoup beaucoup de monde, du bruit, des odeurs, des voitures, des embouteillages, des pots d’échappement. La ville quoi !

 

Ambon (Molluques)

Nous grimpons dans un pousse-pousse (les taxis du coin), il se fraye sa route avec habilité : les notions de priorité, cela n’existe pas, la notion du plus fort, oui ! Ils font la course, c’est un jeu, le premier arrivé sera payé un peu plus. Bonjour les mollets ! Je serre un peu les dents, ferme les yeux …. Pas eu le temps de prendre des photos, dommage ! L’hôtel « moderne » propose une connexion Wifi, l’ADSL n’est pas arrivé jusqu’ici, c’est sûr. Plane-plane, c’est pas la peine de s’énerver…

Nous attendrons nos beignets de crevettes dans une salle de restau kitch à souhait où une chanteuse tente de nous séduire avec des mélopées vaguement années 70. Cela oscille entre la musique balloche de guinguette et le thé dansant. C’est drôle à mourir.

Retour à nouveau en pousse-pousse au milieu des bars à karaoké et des bordels…. Un port quoi ! On devine le marché de nuit, la foule qui s’y presse … pieds dans la vase pour remonter sur l’annexe (encore une fois, vive les crocks), retour sur le bateau. Demain, lever à 5 h, heu non, 4 h : nous n’avions pas réalisé que nous avions franchi un fuseau horaire. Le concours de chant des muezzins nous aurait de toute façon réveillés, on se serait cru en pleine ligue des improvisations !