Archives de catégorie : Indonésie 2014

Plongée contemplative (Raja Ampat)

6h30, détroit de Dampier, les yeux encore pleins de sommeil, nous voilà sous l’eau à Blue-Magic un site réputé : il fallait donc être les premiers !

Visi moyenne … les appareils sont restés sur le bateau … rien d’autre à faire que de contempler le paysage et ses (nombreux) habitants.

Banc de carrangues (Penemu Reef - Raja Ampat)

Depuis que nous sommes arrivés, je n’ai pas eu envie d’écrire et puis là …, le processus se met en route. Quelques fois l’esprit s’envole à des milliers de kilomètres, des années en arrière, et puis, petit à petit, la réalité, l’instant présent prend le dessus. Je nous regarde … à quoi pense mon voisin ?

A droite, des barracudas se pressent, des petits, des gros, parfois solitaires, souvent en bancs. On s’observe tranquillement, ils continuent leur route. A droite ce sont des bancs de carrangues grises argentées qui elles aussi tracent leur chemin. Vers où ? Mystère de la nature. En dessous, au dessus, …. Il y en a partout. C’est pire que le métro à l’heure de pointe !

Banc de barracudas (Penemu My Reef - Raja Ampat)

Au loin, Marco finit sa nuit. Il est allongé sur le dos, le visage vers la surface et semble dormir sous les fusiliers jaunes et bleus. Lui non plus n’a pas pris son appareil, lui aussi contemple. Je souris intérieurement. A quoi pense-t-il ?

Banc de fusilliers è queue jaune (Aljuy - Raja Ampat)

J’aperçois Agnès, les bras croisés… Elle aussi semble assoupie au milieu de toute cette frénésie et agitation animale. A quoi pense-t-elle ? A la nouvelle vie qui l’attend en Nouvelle-Calédonie où elle part travailler dans quelques mois au sein de la population kanake? A la croisière que nous avons faite ensemble ? Je rêve ou quelqu’un chante sous l’eau ? Et d’où viennent ces grognements ? Un plongeur dérangé par tant de vie ?

Gling , gling … le son de la maracas de notre guide résonne et nous sort de nos pensées. Il pointe le doigt dans le bleu. Suivez mon regard, semble-t-il nous dire. Un requin gris s’avance lentement, fait un tour et repart dans le bleu. On le salue et tirons notre révérence. Déjà, nos regards se tournent vers d’autres directions et croisent un majestueux napoléon ainsi que quelques couples de platax qui nagent à contre-sens, viennent vers nous et nous accompagnent pendant un moment.

Napoléon dans les eaux des Raja-Ampat
Banc de platax (Mayhem - Raja Ampat)

Gling gling … sous un rocher se niche un requin tapis, le wobbegong, espèce endémique des Raja Ampat. On aperçoit sa queue entortillée, sa tête garnie de franges reste invisible, enfouie dans le rocher. Un requin nourrice squatte son espace. Ces deux là ont l’air de cohabiter sans problème. Crise du logement? Il faut dire qu’il y a du monde ici !

Requin tapis Wobbegong (Mayhem - Raja Ampat)

Il n’est pas inintéressant d’aller également jeter un coup d’œil dans les anfractuosités des rochers. Là, se trouvent les petites espèces, les nudibranches, les crabes, les crevettes, les squilles vertes et bleues dont les yeux ressemblent à des phares des anciennes mobylettes.

Squille mantis (Aljuy - Raja Ampat)
Chromodoris willani (Sardine Reef - Raja Ampat)
Pseudobiceros dimidiatus (Sardine Reef - Raja Ampat)

Le courant est léger, on se laisse porter doucement. Je plante mon crochet dans un trou et regarde le spectacle. Cinémascope gratuit. Yehh ! Profitons-en, nous sommes à Blue Magic.
Gling gling … des thons approchent. Ils sont énormes ! Tout comme les mérous aux grosses joues, les carangues, les ludjians. Et ne parlons pas des perroquets à bosse, de vrais bisons broutant dans la steppe marine! Les campagnes de lutte contre l’obésité ne sont arrivées jusqu’ici.

Perroquets à bosse (Sardine Reef - Raja Ampat)

On se regarde, on a tous le sourire. Chacun vit sa plongée à sa façon et racontera à la sortie « sa » relation privilégiée avec « son » barracuda qui l’accompagné sur une bonne distance. Un tel aura préféré voir le wobbegong se(sou) lever avec difficulté, nager péniblement quelques mètres pour se poser dans un autre trou. Un autre dira qu’il a essayé de compter le nombre de perroquets à bosse qui ont défilé en rang d’oignons … 47, il y en avait. Nous serons tous d’accord pour dire qu’il manquait une ou plusieurs mantas au tableau, que la visi n’a pas été au top…. Mais finalement… It was absolutly amazing, incroyable, sidérant, fabuleux, grandiose…. Quel réveil mes amis ! Un énorme plat de nouilles sautées, des œufs brouillés nous attendent. Hum….
Une plongée sans appareil, c’est une autre sorte de plongée, plus calme, plus contemplative, plus sereine. Pas mal, non ?

16 au 26 mars 2014: aux Raja Ampat sur l’Ambai

2014 03 16 – Au large de Sorong
Poisson Porc-Epic (Fabiacet – Raja Ampat)
Poisson Soldat (Missol – Raja Ampat)
Banc de glass fish (Raja Ampat)

Du 20 au 22 03 14 – Remontée vers le Nord des Raja Ampat

Banc de barracudas (Raja Ampat)
Rascasse volante (Raja Ampat)
Banc de Platax (Raja Ampat)

23 03 – Au Nord des Raja Ampat

Barbecue sur la plage (au large de Wofooh – Raja Ampat)

Du 24 au 26 03 – retour vers Sorong : le détroit de Dampier

Platax à Manta Sandy (détoit de Dampier – Raja Ampat)
Poisson clown tomate (Chicken Reef – Raja Ampat)
Perroquet à bosse (Sardine Reef – Raja Ampat)

Ambon, une ville d’un autre temps …

Ancienne capitale hollandaise des Moluques, Ambon présente ce côté désuet d’une ville qui a perdu de sa prestance mais où l’émergence d’une nouvelle économie de marché se fait sentir.
Sitôt arrivés, nous nous sommes mis malgré nous, au rythme doux et calme qui semble régner sur la ville, loin de l’agitation que nous avions perçue en 2009 lorsque nous y avions fait escale le temps d’une soirée.

En quelques heures nous maîtrisions la topographie de la ville qui s’est construite autour du port et se développe à flanc du colline et étions dignes de nous déplacer vers les bistrots et restaus cités dans le Lonely Planet , découvrir le marché, le port où nous allions embarquer, faire un peu de shopping pour compléter nos collections de chemises estampillées « Batik Bagus » (bon batik), changer des euros sachant qu’il n’y aurait pas de banque à Banda Neira…
Nous avons été charmés par la gentille des habitants qui semblent recevoir peu de touristes, et avons été accueillis partout avec des sourires. Les gens nous interpellaient pour que nous les prenions en photos, y compris des écoliers qui ont insisté pour poser devant la mosquée.

Pose devant la mosquée (Ambon – Molluques)

 

Pose dans l’attente du client (Ambon)

Pourtant, marcher dans les rues d’Ambon n’est pas sans risque, tant les voitures se bousculent, toutes concentrées dans les mêmes rues alors que de nombreux cyclo-pousse se frayent habilement un chemin au milieu de la circulation.

Marco dans un cyclo-pousse (Ambon – Molluques)

Nous ne pouvions pas ne pas essayer : une vraie expérience ! Cette ville est kitch, un peu vieillotte … du Plastik Bazar à toutes les échelles : les jouets, la vaisselle, les meubles, l’ameublement en général … rose bonbon ou vert fluo, cela sent la camelote bon marché. Chinois, dirait certains ? Non, Ambon ne sent pas l’argent !
Quittant les axes principaux qui quadrillent le « centre ville » et semblent délimiter de petits quartiers, nous pénétrons dans une ruelle ombragée où jouent des enfants circulant sur des vélos plastiques de toutes les couleurs.

Tee-shirt de foot pour les garçons, robes en dentelles pour les filles (Ambon – Molluques)

Plus loin nos narines sont mises en éveil par les odeurs de soupe émanant de la charrette d’un vendeur ambulant. Pour trois francs, six sous, on s’offre une pause au coin d’un arbre. C’est simple, c’est bon … le soir même nos estomacs nous feront savoir que ce n’était pas la meilleure idée que nous ayons eue.

Dans une ruelle de Ambon, vendeur ambulant (Molluques)

 

L’heure du soto ayam (Ambon – Molluques)

Tous les métiers ont pignons sur rue – voire même directement sur le trottoir – artisans, couturier, marchands de meubles, réparation de moteurs ou d’engins en tout genre…

D’anciens métiers comme des vulcanisateurs côtoient des marchands de téléphonie ou de sono, l’émergence de la nouvelle économie de marché se juxtapose ave la tradition tels ces deux hommes qui battent avec des sortes de fléau de la fibre de noix de coco qui sera transformée quelques rues plus loin en copra. Ah les odeurs! Difficile à décrire, difficile à transcrire …

Découpe de coco (Ambon – Molluques)

 

Découpe de noix de coco pour la préparation du copra

Somnolence, nonchalance … nos narines sont attirées par l’odeur d’un barbecue : c’est un restau où l’on peut manger du poisson grillé accompagné d’un bon dabu-dabu (la sauce pimentée maison). C’est là que nous finirons notre journée. Demain, nous embarquons pour les Banda, une autre histoire nous attend.

Barbecue et réparation de machines (Ambon – Molluques)

 

Jakarta? Une pure folie

triporteur (Jakarta)

A pied, à cheval, en voiture … en triporteur, à bicyclette, en scooter, en moto, en taxi, en bemo, en trottinette …. se déplacer dans Jakarta relève du parcours du combattant. Non seulement la ville est immense (à classer parmi les plus grandes mégalopoles du monde – Lonely Planet), mais les infrastructures de transports publics sont quasiment inexistantes. Le ciel est plombé par la pollution et les piétons affrontent les rues bondées en portant des masques, souvent customisés et de toutes les couleurs.

Charette arrière
Charette avant

Les rares bus sont bondés et la première impression est celle d’une ville grouillante, dense et frénétique, vivant à 200 à l’heure. A toute heure, ce ne sont qu’embouteillages cauchemardesques où motos, scooter et autres deux roues se faufilent à une rapidité et une adresse impressionnante parmi les voitures inexorablement ralenties.

Un car, à touristes ?

Certes, on entend des klaxons, mais les conducteurs de tout poils semblent en avoir pris leur partis et, philosophes, restent calmes et souriants: nous n’avons pas vus d’engueulades ni d’accrochages…

Motos se faufilant dans les rues de Jakarta

« Il faut minimum une heure pour aller d’un point à un autre » nous explique Serge de Wallacea et notre premier réflexe a été de rester dans le quartier où nous avons mis pied à terre (Jalan Jaksa).

Ruelle dans le quartier de Jalan Jaksa

 

Ruelle dans le quartier de Jalan Jaksa

Finalement, à la recherche d’une compagnie de bateau située à quelques encablures de notre hotel, nous sommes grimpés dans un petit bemo (taxi en scooter ressemblant fort aux tuk-tuk thaïlandais) et avons traversé la ville (enfin quelques quartiers) au mépris des feux rouges, des sens interdits … passages dans des ruelles étroites et cabossées, conduite acrobatique entre le flot de voitures, le tout à la vitesse de l’éclair.

Un bemo …
Circulation à sens multiple
Regard capté en plein vol
Pagodes (Jakarta)
Doux mélanges de style (Jakarta)

Marco rigolait et moi, j’ai serré les fesses, fermés les yeux …. Inch’Allah … pris des photos en plein vol afin de capter quelques vues de cette ville bigarrée où se côtoient tous les styles, tous les genres … et finalement me suis bien marrée. Une vraie thérapie pour une traumatisée de la conduite! Quelle folie!

Marco? Il a la banane

Bangkok (pour ceux qui connaissent) est finalement une ville bien tranquille!

Dans les starting-block …

Le rêve, devenu projet, revu et corrigé à la baisse se transforme en réalité.

Périple Indonésie 2014

Dans quelques jours, c’est le départ : les sacs de plongée sont checkés, les appareils photos vérifiés, les visas récupérés. Restent encore à boucler les sacs, trier la pharmacie, télécharger pleins de livres sur nos ebooks, transférer des fichiers d’un ordi à l’autre, envoyer un, deux, trois, courrier, finaliser …. Stop !  … mais c’est terrible tout ce qu’il reste à faire.

Question matériel, on se modernise:
– les ebooks afin d’économiser quelques kgs de bagages (l’intégrale de Balzac, ça pèse lourd)
– un nouvel objectif macro pour le GF2 d’Isabelle (donc le hublot qui va avec!) pour faire – on l’espère – quelques photos canon de nudibranches ou autres petites bestioles (et pourquoi pas des fleurs?)
– un nouveau EeePC pour remplacer l’ancien qui mourut d’insolation lors de notre dernier séjour en Egypte
– et surtout ….une radio marine de secours avec GPS (le Nautilus Life), petit boitier que l’on peut accrocher à son gilet et qui permet d’être localisés en cas de dérives intempestives. Bien évidemment, nous espérons ne pas avoir à l’utiliser!

le Nautilus, une radio marine de secours

Question trajet, recommencer ce que l’on a aimé :

– Arrivée à Jakarta où l’on va retrouver notre copine Agnès, rencontrée à Marsa Shagra avec qui nous avons fait le stage photo à la Martinique, puis replongé encore à Marsa Shagra.

notre copine Agnes (stage photo Martinique)

– On s’envole ensuite pour Sorong pour (re)faire la croisière Raja-Ampat organisée par Gilles de Alor Divers sur l’Ambaï (le nouveau bateau de Jérôme de Wallacea). Là, nous devrions être une bande de 16 joyeux plongeurs tous connus de Gilles: bonne ambiance et belles plongées au programme!

Comment résister? Au Nord des Raja-Ampat, les Wayag

– Les Banda: après un petit stop à Ambon (Molluques) où nous avions fait notre première muck-dive, nous attrapons un bateau qui nous conduira sur Banda Neira. Hum! rien que d’y penser …. voir les poissons mandarins sous le port,  retrouver le bleu intense de la mer des Bandas, visiter les plantations de muscade, girofliers et autres épices qui ont fait la réputation de l’île, prendre le temps de flaner et s’imprégner du charme désuet de cet ancien comptoir hollandais, point de départ de la route des épices.

Rien que pour lui …. retour aux Banda

– Alor : quasimment sur la route (laquelle? allez vous dire!). Retrouver les tombants colorés, le calme du ressort de chez Gilles et Neya, les plongées sportives et … les bons petits plats de la cuisine de Neya.

Rien que pour ça : Alor, au petit matin

Croisière Komodo: ça, nous ne l’avons jamais fait, mais on nous en a tellement parlé. Nous avions fait deux plongées en 2009 (et pas des moindres) en attendant le départ du Tidak Apapa à Labuandbajo. Cette année, c’est à nouveau sur l’Ambaï que nous allons découvrir ces plongées renommées, tout en restant loin des fameux varans (non, ça ne nous dit pas du tout d’approcher ces grosses bêtes là!)

– Bali : la croisière Komodo nous ramènera sur Bali et nous en profiterons pour faire la bise à Claire et toute l’équipe d’Ikandive que nous avions particulièrement aimés. Quelques plongées, des ballades dans l’intérieur de Bali (moi qui n’ai plus de béquilles, je vais particulièrement apprécier) avant de s’envoler pour Paris.

Rizières dans le centre de Bali

Quel périple allez vous dire! Quel périple allons-nous faire!

Mais nous ne sommes pas égoïstes, alors on va essayer de vous en faire profiter au maximum. Reprendre l’habitude de sélectionner « la photo du jour « , envoyer des billets en fonction des possibilités de connexion et essayer de faire de belles photos pour pouvoir les partager avec tout le monde avant notre retour prévu fin mai….

Profitez du printemps et envoyez-nous des nouvelles !